Alors que mercredi 30 mars, une loi adoptée en août 2021 viendra durcir la répression du sexisme en entreprise, en permettant notamment de qualifier de "harcèlement sexuel" les "comportements à connotation sexiste répétés", note Radio France, un sondage mené par le cabinet Ekilibre Conseil avec OpinionWay dresse un bilan effrayant de la situation en France.
60 % des salarié·es des secteurs public ou privé affirment ainsi avoir déjà subi un "agissement à caractère sexiste ou sexuelle dans le cadre de leur travail". Pour les trois-quarts d'entre elles et eux d'ailleurs, le fléau n'a pas tendance à diminuer, 14 % estimant même qu'il est en pleine croissance.
Un sexisme qui émane de qui, exactement ? De leurs collègues directement, notent près de deux-tiers des concerné·es. La preuve que le monde professionnel rime, lui aussi, avec insécurité, et principalement pour les femmes.
Un peu moins de la moitié des personnes interrogées (47 %) témoignent "avoir entendu des 'blagues' à connotation sexuelles au cours des 12 derniers mois" au bureau, rapporte le sondage. Pour 14 %, à ces réflexions problématiques s'ajoutent des "regards insistants sur une partie de leur corps", des "sifflements", des "gestes ou des bruits grossiers à connotation sexuelle", énumère le média. Une réalité qui touche trois fois plus les travailleuses que les travailleurs, constate encore, sans grand étonnement, l'étude.
Et puis, 10 % des répondant·es racontent qu'on leur a fait la demande d'un "acte de nature sexuelle", quand 6 % disent avoir été touché·es sans leur consentement : des cas sans équivoque d'agression sexuelle.
Pour ce qui est des répercussions face aux auteurs de ces actes, 40 % des victimes déclarées admettent ne pas avoir su comment réagir. Et d'analyser : c'est aux entreprises de mettre en place une politique claire pour faire changer les choses, des procédures dédiées à l'accueil des victimes et des référent·es formé·es. Espérons que le texte dont l'entrée en vigueur est prévue au 30 mars, les y poussera rapidement.