Unesco : L’égalité hommes-femmes pour le progrès de l’humanité© DR
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Des événements pour la consécration féminine
La Journée internationale de la femme qui s’est tenue le 8 mars dernier trouve son origine dans les luttes des suffragettes et ouvrières du XXe siècle pour de meilleures conditions de travail et le droit de vote. Cet événement est devenu l’occasion de faire un bilan sur la situation des femmes à travers le monde. Ainsi chaque année, une thématique différente est abordée. Cette année, les Nations Unies ont choisi de développer la thématique « l’égalité, un progrès pour tous et toutes ». Les entreprises, les universités, les institutions, les associations, les réseaux et les médias ont tous œuvré pour porter les questions d’égalité hommes/femmes sur le devant de la scène toute la journée durant. Cet événement n’est pourtant pas le seul à consacrer la femme. Le 19 mars prochain se tiendra le prix L’Oréal-Unesco pour les Femmes et la Science. À cette occasion, 5 femmes issues de continents différents seront mises à l’honneur pour la contribution de leurs travaux scientifiques. La professeure Brigitte Kieffer pour l’Europe, le professeur Laurie Glimcher pour l’Amérique du Nord, le professeur Cecillia Bouzat pour l’Amérique Latine, le professeur Kayo Inaba pour l’Asie-Pacifique ou encore le docteur Segenet Kelemu pour l’Afrique et les États arabes, toutes seront récompensées pour leurs avancées majeures en science de la vie et leur audace dans un environnement majoritairement masculin.
Une fracture saillante
Le combat de ces femmes scientifiques est un vrai tour de force quand on sait qu’elles souffrent d’une iniquité notoire dans le milieu scientifique. En 2007, c’est seulement dans 17 % des pays du monde que les effectifs féminins dans la recherche sont équivalents à ceux des hommes. Pire encore, moins de 6% des pays représentés dans « Web of Science » (qui regroupe plusieurs bases de données sur la production scientifique mondiale) s’approchent de la parité en termes d’articles publiés. Des chiffres affligeants, représentatifs de l’exclusion que subissent les femmes. Les auteurs de l’étude « Nature » affirment d’ailleurs que « Chaque pays devrait attentivement identifier les micromécanismes qui contribuent à reproduire ce schéma ancien. Aucun pays ne peut se permettre de négliger les contributions intellectuelles de la moitié de sa population. »Les femmes scientifiques ne sont pourtant pas les seules à souffrir de la disparité hommes/femmes. Selon les rapports de l’Unesco, ce sont en 2013, 31 millions de filles en âge d’être à l’école primaire qui ne sont pas scolarisées. Deux tiers des analphabètes et deux tiers des citoyens les plus pauvres de la planète sont des femmes. Une jeune fille sur neuf est mariée avant ses 15 ans, et trois femmes meurent chaque jour à cause de violences conjugales. Elles sont par ailleurs sous-représentées en politique, puisque seulement 21,4% d’entre elles sont membres de parlements nationaux. Autant de pourcentages qui font froid dans le dos.
Irina Bokova un exemple
Pour permettre l’autonomisation des femmes, collectifs, associations et organisations ont vu le jour et ont créé des programmes de soutien pour défendre leurs causes. L’Unesco s’est particulièrement engagée dans le combat pour l’éducation des jeunes filles. « J'en suis clairement convaincue : l'autonomisation des femmes constitue le point de départ de l'édification d'un monde plus pacifique et plus juste. » déclare Irina Bokova, première femme élue à la tête de l’Unesco. Son parcours sans fautes dans un milieu politique essentiellement masculin suscite l’admiration. Engagée et fortement investie, elle a toujours promu un programme en faveur de l’émancipation des femmes. L’ONU pour sa part, a lancé un appel mondial pour un plan de transformation et faire de l’égalité des sexes une réalité.
À ce titre, Ban Ki-moon, le Secrétaire général des Nations unies déclare que « les pays dans lesquels les femmes sont traitées sur un pied d’égalité avec les hommes jouissent d’une meilleure croissance économique. Les entreprises qui comptent des femmes parmi leurs dirigeants affichent de meilleurs résultats. Les accords de paix qui font intervenir des femmes s’avèrent viables à plus long terme. Les parlements où siègent des femmes adoptent davantage des lois portant sur des questions sociales fondamentales comme la santé, l’éducation, la non-discrimination et les allocations familiales. Il ne fait pas l’ombre d’un doute que l’égalité entre les femmes et les hommes est un avantage pour tous ».