Vladimir Poutine serait-il atteint du syndrome d'hubris ? C'est ce qu'affirment en tout cas des médecins qui ont récemment observé son comportement, comme le relaie Slate. Mais quel est ce syndrome dont souffrirait le président de la fédération de Russie ?
"C'est un désordre narcissique et une confiance en soi hypertrophiée qui feraient perdre le sens de la réalité", définit Slate. Un désordre qui rimerait avec démesure, voire même avec paranoïa. Et ce trouble ne serait pas employée à la légère, car il inquiète les spécialistes.
C'est le cas de Jacques Touchon, neuropsychiatre, qui déclare à Ouest France : "Vladimir Poutine, il faut simplement l'arrêter de toute urgence. On voit clairement que si l'on ne freine pas une personne qui est atteinte par le syndrome d'hubris, comme c'est le cas de Vladimir Poutine, cela entraîne des catastrophes".
Si le principe d'hubris renvoie à la Grèce antique, désignant l'excès et la démesure, la notion de syndrome d'hubris serait quant à elle employée depuis six ou sept ans seulement dans les médias. Elle désignerait simplement "les troubles du comportement liés à la démesure". Plus encore, il s'agirait d'un sentiment de toute-puissance "caractérisé par une confiance en soi hypertrophiée et une inflation narcissique".
Selon le chercheur Ian H. Robertson qui a étudié le phénomène sur une espèce de poissons évoluant dans le Lac Tanganyka en Afrique, le pouvoir décuplerait l'intelligence grâce à un apport de dopamine, mais "une quantité trop importante aura des conséquences néfastes. Or le pouvoir absolu inonde le cerveau de dopamine. Il crée aussi une addiction", comme le rapporte Le Figaro.
"C'est cet excès de narcissisme qui empêche la personne atteinte de se rendre compte de sa démesure. La menace de ce syndrome, c'est que la personne qui en est atteinte ne supporte pas la critique ni même les avis différents", développe Jacques Touchon, pour qui cette expression a avant tout été appliquée "aux grands chefs d'entreprise ou aux politiques".
Et parmi ces derniers... aux dictateurs. "On peut dire que Staline ou encore Lénine en étaient atteints. Et aujourd'hui Poutine, mais aussi le dictateur de Corée du Nord Kim Jong-un et le président de Chine Xi Jinping, mais pas les autres. C'est un syndrome qui reste rare", affirme encore le neuropsychiatre à Ouest France. Syndrome que Poutine incarnerait "en multipliant les images de lui glorieuses, viriles à l'extrême, jusqu'à en être ridicule, démontrant une explosion narcissique, une obsession de sa propre image", achève l'expert non sans anxiété.
Alors que le chef du Kremlin a ordonné l'invasion de l'Ukraine le 24 février dernier et que ni les sanctions économiques, ni les menaces diplomatiques ne semblent stopper sa décision insensée, le diagnostic évoqué par les spécialistes n'est guère rassurant.