C'est en juillet 2016 que Ninja Warrior a débarqué à la télé française. A l'époque déjà présentée par Denis Brogniart, l'animateur de Koh-Lanta, l'émission consiste ici aussi à opposer des candidat·e·s à coup d'épreuves physiques. Cette fois en revanche, pas d'île déserte, mais une arène bondée où les concurrent·e·s sont accueilli·e·s comme des héros - et des héroïnes.
Justement, ce sont les sportives, ou plutôt le traitement qu'on leur réserve, qui est au coeur d'une nouvelle polémique.
Ainsi, pour cette 6e saison lancée vendredi 7 janvier sur TF1, les règles ont été "simplifiées" pour les femmes. Le temps de l'épreuve globale a été allongé et les obstacles revus pour supprimer des difficultés par rapport à ceux des hommes, décrit Yahoo Entertainment. Le média détaille avec l'exemple de Marie, 19 ans, la première à emprunter ce parcours.
La jeune femme a ainsi bénéficié d'un anneau supplémentaire au début de l'épreuve, ou encore de disques qui ne tournent pas lors du triple vrille, qui lui ont là encore permis de se déplacer plus rapidement. Plus tard, lors d'un duel opposant Marie Colot et Elodie Viens, deux participantes, et remporté par la première, l'animateur a osé : "Marie, décidément, on ne t'arrête plus ! Tu es l'exemple même que toutes les femmes ont leur place sur la compétition de Ninja Warrior !". Ou quand le sexisme ne prend même plus la peine de se cacher.
Des modifications et des propos qui ne passent pas auprès des internautes.
"Cette émission est devenue sexiste à fond !", lâche un spectateur sur Twitter. "Pour les pauvres petites femmes fragiles, on fait un parcours plus faciles.. L'année prochaine, ce sera quoi ? Quelqu'un qui les aide à monter sur les obstacles ? Faut respecter les femmes et arrêtez vos conn***** TF1". Et d'ajouter : "Franchement, pourquoi rabaisser les femmes de la sorte ?!".
Un autre commentaire lâche : "Ça choque que moi que TF1 aie si peu foi en les femmes ?" Une internaute juge à son tour "déplacée" la phrase de Denis Brogniart : "Des gens en doutaient de la légitimité des femmes pour le jeu ?", s'étonne-t-elle. A croire que oui.
Preuve de plus, s'il en fallait, que la route anti-misogynie est encore longue - même en prime time sur une chaîne publique.