Le jogging était devenu une référence pendant les longs mois de confinement. Contraint·e·s au télétravail et aux interminables réunions en visio, on avait abandonné toute volonté d'enfiler autre chose qu'un ensemble douillet et confortable pour traîner sur le canapé entre deux mails. Et puis, le retour dans les années 90-2000 que le style offrait n'était pas pour nous déplaire.
Aujourd'hui, alors qu'on peut de nouveau se mouvoir librement sur une bonne partie de la planète, l'accoutrement n'en finit pas de convaincre. En cause : Squid Game, le show dystopique sud-coréen diffusé sur Netflix, grâce auquel la tendance a pris une tout autre ampleur. Il n'y a qu'à taper "Squid Game costume" sur Amazon pour découvrir plus de 2000 propositions du désormais emblématique pantalon-veste vert sapin.
D'abord, petit rappel du synopsis de la série déjà visionnée plus de 111 millions de fois, selon le Guardian, si vous êtes passé·e à côté (ou vivez dans une grotte) : 456 personnes en grande précarité se retrouvent dans une compétition mortelle où elles doivent s'affronter à des jeux enfantins (1-2-3 soleil notamment, que certains enfants ont tragiquement repris dans les cours de récré) pour survivre.
Le ou la vainqueur·e - ou plutôt, le ou la dernier·e debout - remportera la somme de 45,6 milliards de wons, soit environ 32 millions d'euros. Tous et toutes les candidat·e·s portent le fameux jogging.
Selon les données compilées par l'agrégateur de vente au détail Lyst, les recherches mondiales de survêtements d'inspiration rétro auraient explosé de +97 % depuis la diffusion de Squid Game, comme le souligne GQ.
A lire le New York Times, qui dissèque l'engouement populaire pour ces costumes, ils sont bien plus que des vêtements. Chaque personnage, selon son rôle au sein du jeu sadique - et finalement, au sein de la société - en possède un distinct. A côté des joueurs et joueuses, les gardes sont en rouge, les voyeurs dissimulés derrière des visages animaliers dorés, l'organisateur se cache derrière un habit gris anthracite et masque graphique façon Dark Vador glaçant.
Cela "met en évidence la façon dont les vêtements jouent avec les vieilles notions de structure de classe et de qui porte quoi", écrit la journaliste Vanessa Friedman, "héroïsant les pièces les moins chics à l'écran et transformant les peignoirs de brocart ornés des riches voyeurs qui viennent se délecter du désespoir des joueurs, en raccourci pour la décadence et la faillite morale."
Une chose est sûre, Netflix a flairé le filon - de l'intérêt mondial pour les récits coréens, comme pour la mode à l'écran. La plateforme lance un e-shop de sweats et T-shirts inspirés des séries qu'elle diffuse et produit. Et Squid Game, qui ferait office de test du potentiel succès de l'e-shop, semble l'avoir passé haut la main. Vivement Halloween.