C'est le succès du moment. Sur Netflix comme sur les réseaux sociaux, les séquences de Squid Game font des émules. Le scénario : 456 joueurs et joueuses surendetté·e·s s'affrontent sur fond de "1, 2, 3 soleil" et autres jeux enfantins. Quand l'un·e perd, il ou elle est exécuté·e sur le champ. Une violence qui laisse paraître une critique acerbe du monde capitaliste et de nos sociétés... et qui, à en croire certains établissements scolaires et enseignant·e·s, a récemment atteint les bancs de l'école.
En Belgique, à Erquilinnes exactement, les écoles communales ont adressé un message préoccupé aux parents, rapporte La Voix du Nord. "Chers parents, vous avez sûrement entendu parler de cette série Squid Game", peut-on lire sur Facebook. "Dans cette série, des personnages sont amenés à jouer à des jeux d'enfants et s'ils perdent, ils sont éliminés... on les exécute ! Cette série est interdite aux moins de 18 ans (16 ans en réalité, ndlr) pour ses scènes de violence !"
Et de donner des exemples concrets qui font froid dans le dos : "Nos élèves s'amusent donc à des jeux style 1-2-3 soleil (comme dans la série) et le perdant ou perdante reçoit des coups...".
Au média belge la RTBF, la directrice de l'établissement d'Erquelinnes Sabrina Caci rassure toutefois : "Il n'y a pas eu de blessure grave heureusement, mais c'est déjà dramatique pour les enfants. Les enfants viennent à l'école pour être en sécurité, pas pour recevoir des coups". Ces "coups", d'après les enfants interrogés par leurs soins, sont glaçants. "Des élèves jouent à 1-2-3 soleil et si l'un d'entre eux bouge, il se fait fouetter avec un cordon", témoignent-ils.
Alarmées, les écoles affirment être "très vigilantes pour que ce jeu malsain et dangereux soit stoppé", via des sanctions pour ceux qui frappent, précisant que la version non-violente sera "évidemment" autorisée. Elles invitent également les parents à aborder avec leurs petit·e·s les "conséquences que cela peut engendrer".
En France, l'engouement des plus jeunes pour cette série qui leur est pourtant interdite semble aussi se confirmer. Sur Twitter, le professeur et auteur Rachid Zerrouki constate : "J'ai halluciné quand une de mes élèves de 5eme m'a fait comprendre qu'elle regardait Squid Game. Je me rends compte que c'est hyper répandu. Des gamins de 10 ans qui voient des centaines de personnes se faire mitrailler, planter, égorger."
S'il admet que les parents "sont responsables", il alerte également sur le fait que "certains sont complètement désarmés ou ne sont pas en mesure de surveiller ce que regardent les enfants". Il conclut : "Netflix a également la possibilité d'agir avec plus de sensibilisation".
Contactée par 20 Minutes, l'Education nationale indique qu'"un message d'alerte va être envoyé aux directeurs académiques des services de l'Education nationale concernant l'éventualité de cas de Squid Game."