Pour la police pékinoise semble-t-il, une femme détentrice du permis de conduire est une bécasse. Pour preuve, les instructions que les autorités ont récemment cru nécessaire de donner aux conductrices : « Ne conduisez pas avec des talons hauts » ou, pire encore « desserrez le frein à main avant de rouler ». Sur le site de microblogging officiel de la police de la capitale sur lequel ces conseils ô combien avisés ont été publiés, les clichés pleuvent. Il y est ainsi expliqué que « les femmes manquent de sens de l’orientation » mais aussi que « quand elles conduisent leur voiture, elles hésitent et ne savent pas quelle route elles devraient prendre ». Et au cas où le doute subsisterait quant au peu d’estime des responsables du bureau de la sécurité publique à l’égard des femmes, ces derniers persistent et signent. Les automobilistes féminines seraient, selon eux « incapables de trouver leur point de destination, et ce même si elles y sont allées à de nombreuses reprises ».
Bien-sûr, dans une Chine qui prône l’égalité sexuelle, l’initiative a déclenché une levée de boucliers, les internautes dénonçant son caractère sexiste et discriminant. Ces derniers en ont d’ailleurs profité pour rappeler aux autorités que les femmes étaient bien moins dangereuses au volant que les hommes qui sont eux responsables de la majorité des accidents de la route. Mais, peut-être oublient-ils de desserrer leur frein à main?
En voilà une campagne de promotion qui aurait pu figurer dans la compilation du meilleur du pire des publicités sexistes. L’enseigne de distribution de matériels électroménagers Darty connue pour son « contrat de confiance » vient de s’offrir un relooking visant à se racheter une image plus moderne. Problème, si la marque fait aujourd’hui parler d’elle, c’est davantage en raison du caractère sexiste de sa nouvelle communication que de la rupture créative de son identité. En effet, sur l’une de ses nouvelles et très épurées affiches en noir et blanc, un jeune homme en tee-shirt blanc fait savoir que « face à la technologie, on est tous un peu blonde ». Sur une autre, on peut lire : « Elle achète sur Internet. Il va chercher mes commandes en magasin ». Pour le modernisme, il faudra donc repasser. En revanche, s’agissant de la diffusion de clichés sexistes - la blonde écervelée, le partage inégal des tâches domestiques -, tout y est. Les twittos l’ont d’ailleurs remarqué et n’ont pas hésité à critiquer cette « campagne d’un goût douteux pour les femmes ».
Les "génies" des les pubs @Darty_Officiel, c'est @BDDP_Unlimited. Bravo pour leur originalité. Le sexisme, c'est tellement tendance !
— Caroline De Haas (@carolinedehaas) October 31, 2013
RT @Berisa: Vraiment !?! #scandaleux #sexisme > @Darty_Officiel change radicalement son image http://t.co/a0orD7eFVu v/ @niwirginie
— Les Martiennes (@lesmartiennes) October 31, 2013
C'est #Darty mon kiki pour une pub d'un goût douteux sur les femmes aux cheveux blonds #marques pic.twitter.com/9xHvG17oOq
— Clara Schmelck (@ClaraSchmelck) October 31, 2013
En attendant, la marque peut toujours remercier l’agence BDDP Unlimited qui lui permet de faire son entrée directement à la deuxième place de notre classement hebdomadaire du sexisme ordinaire.
L’univers du rock est-il réservé aux hommes ? À en croire deux récentes études, la réponse est malheureusement affirmative. Alors que la première, menée à Bordeaux a purement et simplement taxé le milieu de sexiste, sudouest.fr se fait l’écho d’une seconde enquête menée en Dordogne et dont les conclusions confirment le machisme ambiant dans le monde des « musiques amplifiées ». En effet, dans l’une ou l’autre de ces deux régions, les femmes ont encore du chemin à faire pour s’imposer dans ce milieu. Pour preuve, si les cours de chants sont fréquentés par 80% d’entre elles, elles ne sont finalement que 21% à apprendre à jouer de la batterie et 17% à maîtriser la guitare électrique. Une inégalité qui se retrouve dans les salles de concert. Situé à Bergerac, Le Rocksane estime ainsi que son public se compose d’une moyenne de 40% de femmes contre 36% au Sans Réserve (Périgueux). Avis aux musiciennes…
Impossible de clôturer ce machomètre sans une allusion à « Touche pas à ma pute », le Manifeste des 343 salauds que s’apprête à publier le magazine Causeur dans son numéro de novembre, après l’avoir mis en ligne. Pour celles et ceux qui se seraient coupés du monde ces dernières 48 heures, cette pétition, écho indécent au Manifeste des 343 publié en 1971 par le Nouvel Observateur pour réclamer le droit des femmes à l’avortement, vise lui à défendre la prostitution et ses clients. « Homos ou hétéros, libertins ou monogames, fidèles ou volages, nous sommes des hommes », affirment les signataires - au nombre de 19 à ce jour - parmi lesquels Éric Zemmour, Frédéric Beigbeder ou Nicolas Bedos. En résumé, ces messieurs estiment que leurs désirs sexuels, visiblement irrépressibles et incontrôlables, justifient qu’ils puissent jouir du corps des travailleuses du sexe, contre rémunération et sans être inquiétés. « Les 343 salopes réclamaient en leur temps de pouvoir disposer librement de leur corps. Les 343 salauds réclament le droit de disposer du corps des autres. Je crois que cela n'appelle aucun autre commentaire », a pour sa part réagi la ministre des Droits des Femmes Najat Vallaud-Belkacem. En effet, tout est dit.