"C'est hallucinant !"
Peu nient son statut de légende la chanson francophone, aux côtés de Céline Dion (Céliiiine pour les intimes) ou Hélène Seguarra. Lara Fabian elle aussi est une voix, et plus encore, une artiste complète, qui à l'instar de ses homologues ne s'est pas faite... Sans fêlures.
Justement, elle raconte tout auprès de Léa Salamé. A son interlocutrice, elle détaille l'étendue dramatique d'une situation qui l'a ravagée : ses troubles alimentaires. Quelque chose de vraiment "terrible, qui lui a coûté cher", et pour cause : elle pouvait se contenter...
D'une pomme par semaine. A raison d'un quartier par jour ! Oui oui. Elle pesait chacun de ses aliments. Et pour chaque quartier de pomme, appliquait une journée précise de la semaine. Chaque bout de pomme était associé à une journée.
Elle dit tout.
Lara Fabian a été victime de sexisme, c'est une évidence.
Elle a été la cible de myriade de remarques à ses débuts de carrière, celles que Léa Salamé énonce au micro d'Inter : "tu chantes trop bien, tu ne vas pas y arriver', 'on n'a pas besoin d'une Mireille Matthieu de 20 ans', 't'es trop grosse', 'quand on est moche, on ne fait pas ce métier'...".
Oui, l'enfer.
Oui oui, la chanteuse a subi de la grossophobie. Ces insultes qu'une star comme Kate Winslet a pu essuyer au lendemain de la Titanic-mania : la star hollywoodienne s'est livrée dans ce témoignage rare.
Résultat ? Lara Fabian a éprouvé anxiété, complexes, mal être profond.
Et donc, troubles alimentaires. "J'ai abandonné dans mon coeur. Il y a eu une partie de moi qui s'est complètement laissé aller, qui s'est complètement effondrée". Manger le moins possible lui permettait, pensait-elle alors, une chose : "trouver une zone de liberté absolue pour enfin se trouver belle".
Nombreuses sont les stars de la chanson a avoir subi de tels troubles. Ces "désordres alimentaires", comme le disent les experts. Voix de sa génération, Louane a pu hélas expérimenter la chose : elle en témoigne dans cette prise de parole.
"C'est hallucinant ces remarques ! Heureusement, aujourd'hui on ne pourrait plus. Les phrases que vous avez dû endurer...", s'est indignée en retour Léa Salamé. "Mon destin c'était de trouver un endroit en moi où, malgré tout ce qui pouvait se dire, je finirais par me trouver assez belle, assez douée. Mais ce n'est plus ça qui m'importe", a rétorqué l'interprète de "Je t'aime".
C'est le témoignage d'une femme qui a souffert de pathologies, du regard du patriarcat, et d'une autre époque, où les rivalités féminines étaient bien plus appuyées, et construites de toutes pièces, dans la chanson française. La sororité devenait dès lors morne plaine.
Ce sujet là est tabou, mais Clara Luciani en parle très bien ici.