Dénoncer un "lynchage médiatique", c'était là l'apparente intention d'une tribune publiée dans Le Figaro, signée par 56 célébrités, et prenant la défense de Gérard Depardieu. L'acteur est accusé de violences sexuelles par 13 femmes. Et récemment, un reportage de "Complément d'enquête" le dévoilait commenter l'entraînement, à cheval, de jeunes filles, dont une enfant : "Les femmes adorent faire du cheval. Elles ont la chatte qui frotte sur le pommeau de la selle. C'est des grosses salopes. Si jamais il galope, elle jouit. C'est bien ma fifille !"
La pétition susnommée a beaucoup fait réagir. Notamment, la star de la série "Clem" : Lucie Lucas . Celle-ci a effectivement commenté sur Instagram : "Artistes à vomir... boomers de merde... la honte sur vous!!! Je n'arrive vraiment pas à y croire ! J'ai si hâte que vous disparaissiez de nos écrans pour de bon !"
"Ca fait 15 ans que je suis comédienne et que je protège une bonne partie de ces boomers dégénérés en ne disant pas en interview tout le mal qu'ils font aux autres sur un plateau de tournage... en répondant éternellement aux journalistes que tout s'est très bien passé sur le tournage, que tout le monde est tellement gentil et adorable... alors que c'est souvent totalement faux !"
Mais la jeune comédienne avait également pris à parti l'une des signataires de cette tribune : Victoria Abril, sa partenaire de jeu dans "Clem". Et avait fustigé ainsi : "Tu veux qu'on parle de tes nombreuses agressions y compris sexuelles envers tes partenaires ? À y réfléchir, je ne suis pas surprise que tu aies signé ce torchon... Tu flippes toi aussi et à y réfléchir tu as bien raison".
Une prise de parole très relayée.
Et qui ne doit pas être prise à la légère. L'actrice s'est expliquée...
Victoria Abril a réagi à ce commentaire. Enfin, pas vraiment l'actrice espagnole en personne : mais son avocat. Ce dernier, maître Stéphan Zitzermann a effectivement annoncé porter plainte pour diffamation. Une info à laquelle a succédé un nouveau chapitre : le retour de Lucie Lucas sur son témoignage...
Au HuffPost, la star de Clem a effectivement précisé : "J'ai été menaçante, sans avoir l'intention de développer en ce qui concerne des actes non consentis de la part de Victoria Abril, puisque je n'étais pas directement concernée et que je ne raconte pas les histoires des autres sans leur accord. Même si je n'assume pas la forme avec laquelle j'ai exposé Victoria Abril, c'était juste..."
Des accusations que Lucie Lucas ne dément pas, donc. Mais à l'écouter encore, ces déclarations dépassent le cas de Victoria Abril, et c'est aussi pour cela qu'elle a pris la parole : "Ce que je voudrais dénoncer, c'est un sentiment d'impunité qui est total chez certaines personnes", détaille-t-elle à franceinfo.
"... Et notamment chez certaines personnes des générations de Gérard Depardieu et Victoria Abril, qui se permettent de tyranniser des plateaux entiers et d'avoir des comportements que je ne trouve pas admissibles voire qui ne sont pas légaux. Il faut que les personnes qui ont l'impression d'agir en toute impunité n'aient plus ce sentiment-là"
Et Lucie Lucas de conclure : "Rien ne justifie des comportements abusifs et certainement pas l'art. C'est faux, c'est un mythe". Faire réagir, sensibiliser, dénoncer... Le commentaire de l'actrice avait donc plusieurs visées, qui rejoignent en partie celles des plaignantes ayant mis en lumière, notamment l'espace d'une enquête exigeante de "Médiapart", les attitudes présumées de Gérard Depardieu, durant les tournages, et en dehors.
Depuis quelques heures, nombreuses sont les personnalités à se désolidariser de cette pétition visant à défendre Gérard Depardieu. C'est par exemple le cas de deux comédiens bien connus : Jacques Weber et Pierre Richard. "Malheureusement, ce texte ne reflète pas le soutien que je porte à toutes les victimes d'agressions sexuelles", a reconnu ce dernier.
Et Jacques Weber de développer quant à lui : "J'ai par réflexe d'amitié signé à la hâte, en oubliant les victimes et le sort de milliers de femmes dans le monde qui souffrent d'un état de fait trop longtemps admis. Malgré l'amour que la famille du cinéma lui porte, nous ne devons pas empêcher la vérité d'éclore"