L'acceptation de son corps serait-elle réservée à une seule partie de la population ? Alors que les normes de beauté actuelles sont régulièrement décriées et que les femmes sont de plus en plus nombreuses à prôner la "body acceptance", un mannequin australien vient de jeter un pavé dans la mare en déclarant que ce mouvement ultra-positif pouvait aussi être hypocrite. A 26 ans, Genevieve Barker a défilé et posé pour les plus grands, mais son corps fluet dérange.
Régulièrement insultée sur les réseaux sociaux et invitée à "manger un hamburger", la jeune femme ne supporte plus d'être constamment sous le feu des critiques. Critiques qui ont atteint leur paroxysme la semaine dernière lorsqu'un photographe a dévoilé sur son compte Instagram un cliché de Genevieve pour le magazine Souvenir. Elle y apparaît en bikini côtes apparentes, ce qui n'a pas manqué d'irriter bon nombre de personnes. Accusé de promouvoir la malnutrition et l'anorexie, le top a dû faire face à des messages comme "Je suis moi-même mince mais ton corps me dégoûte", "Cette femme n'a pas l'air en bonne santé et son physique n'a pas l'air naturel", ou encore le traditionnel "Tu ressembles à un squelette". Face au déferlement de commentaires haineux, l'Australienne a choisi de se défendre lors d'une interview accordée au Daily Mail Australia .
Selon Genevieve Barker, il y a un double standard. Alors que l'on invite les femmes rondes et moins rondes à être fières de leurs corps, il reste socialement acceptable de critiquer les femmes jugées trop chétives. "Je vois tout le temps passer des articles qui condamnent le fat shaming. On dit partout qu'une femme ne doit surtout pas dire à une autre femme qu'elle est trop grosse, que c'est révoltant", a d'abord expliqué le top, avant d'ajouter : "C'est un message inspirant qui est censé parler des vraies femmes. Je suis peut-être maigre, mais je suis une vraie femme ! Avant, j'étais embarrassée par mon corps, je me sentais coupable. Mais je ne le suis plus. Je fais du sport, je travaille dur, je suis en bonne santé, j'ai de la force, et oui, je suis maigre".
Avec ses déclarations, Genevieve Barker met en lumière un côté du body shaming dont on parle peu : oui, même les femmes qui entrent dans un 34 peuvent être victimes de remarques blessantes sur leurs corps et dans tous les cas, cela est inacceptable. Récemment, la chanteuse anglaise Cheryl Cole se disait désespérée par cette situation . Régulièrement insultée de "sac d'os" sur les réseaux sociaux, elle a expliqué à l'Evening Standard : "Il faut que ça s'arrête. Quelque chose doit être fait, changé, même si c'est au niveau de la loi".