En France, le recours à l’avortement concerne 14,5 femmes sur 1000 en 2010, selon le journal le Monde - des chiffres similaires à ceux d’un pays comparable tel que le Royaume-Uni (14,2 pour 1000), qui dispose pourtant d’une législation moins ouverte qu’en France. Autour de l’hexagone, on constate d’ailleurs des chiffres sensiblement similaires: 11,7 pour 1000 femmes en Espagne, 10 pour 1000 en Italie, ou encore 9,2 pour 1000 en Belgique qui dispose d’une législation très proche de celle de la France.
L’Union Européenne est assez libérale sur le sujet, puisque jusqu’à l’éventuelle promulgation prochaine de la loi anti-IVG en Espagne, seuls six pays restreignent le droit d’avorter. Parmi ces pays on trouve deux situations distinctes: tout d’abord, le Royaume-Uni et la Finlande (10,4 avortements pour 1000 femmes), qui ont des politiques ouvertes en la matière mais qui restreignent son recours à une série de cas. En Finlande, par exemple, une femme enceinte doit obtenir l’autorisation d’un médecin, qui lui-même doit justifier d'un risque pour la santé de sa patiente ou celle de son foetus.
La situation est en revanche radicalement différente en Pologne (0,1 avortements pour 1000 femmes en 2010), où l’avortement, fortement limité depuis 1993, est de facto pratiquement interdit: les médecins refusent ce droit aux femmes enceintes, même en cas de viol ou de danger pour la santé, comme cela est pourtant prévu par la loi. En Irlande (4,5 avortements pour 1000 femmes en 2010), le recours à l’avortement était jusqu’ici 100% illégal. Un scandale, la mort en octobre 2012 d’une femme, a conduit l'été dernier à un assouplissement de la loi.
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Enfin, il y a la situation de Chypre et de Malte, où l’avortement est encore illégal. À Chypre, l’avortement est cependant toléré s’il est autorisé par deux médecins - en cas de risque de la santé de la femme ou de l’enfant à naître, et de viol. À Malte, en revanche, l’avortement interdit et criminalisé. Dans un pays où l’église catholique est encore très influente, les femmes ayant recours à l’avortement sont vues comme des délinquantes, et risquent la prison: de 18 mois à 3 ans...