Comme l'a démontré le mégasuccès de sa relecture très très particulière par la cinéaste américaine Greta Gerwig, la poupée Barbie fascine toujours autant en 2024. Et plus encore. Alors que certains exigent de Mattel une plus franche diversité et une lutte contre les stéréotypes de genre, largement synthétisés par le jouet, d'autres voient en les nouvelles Barbie des preuves d'un féminisme opportuniste et mercantile.
Toujours est-il qu'au creux des débats, les révolutions se font par petits pas. C'est ce qu'a démontré la mise sur le marchée de la... toute première poupée noire de Mattel. Une Barbie noire exceptionnelle qui intéresse au plus haut point l'une des artistes afro-américaines les plus puissantes des Etats-Unis : Shonda Rhimes, la scénariste des séries Grey's Anatomy, Scandal... Et de Crossroads, le seul film estampillé Britney.
La femme d'affaires et autrice sera effectivement au coeur du très attendu Black Barbie, un documentaire événement prévu le 19 juin sur Netflix, et qui devrait susciter quelques passions...
Comme le rappelle Entertainment Weekly, c'est au coeur des années 1980 que la première Barbie noire voit le jour, et figurez-vous que même s'il ne s'agit que d'un simple jouet, son impact fut fondamental auprès de la communauté afroaméricaine. Shonda Rimes elle-même en témoigne d'ailleurs : "car n'avoir jamais vu quelque chose fait à votre image cause forcément des dégâts", détaille-t-elle. Proposer une Barbie noire sur le marché, assure la bande annonce du docu, "c'était dire au monde : le noir est beau aussi !".
Mattel ne s'est pas arrêté là. En 2019, la marque, pour célébrer son soixantième anniversaire, lançait avec fracas une Barbie noire en fauteuil roulant et aux cheveux crépus. Nécessaire quand on sait que la même année, bien loin des entreprises Mattel, les designeuses sud-africaines Caroline Hlahla et Khulile Vilakazi-Ofosu lançaient une gamme de poupées à la peau noire afin de répondre à un manque de représentation.
Manque particulièrement frappant du côté des jouets pour enfants ! "Nous avons toujours aspiré à avoir les cheveux longs et une silhouette mince, comme on nous le montre dans les magazines et à la télévision. Nous avons donc décidé qu'il était temps de changer de récit, et de l'adapter à un enfant noir. C'est ainsi qu'est née l'idée de ces poupées," racontait dès lors Khulile Vilakazi-Ofosu, marchant sur les pas de la "Black Barbie".
En 2010, un scandale a bousculé le marché américain des Barbie, rappelle Le Figaro. La chaîne de grande distribution Wall-Mart a effectivement suscité l'indignation en vendant une Barbie noire... deux fois moins cher qu'une Barbie blanche, correspondant au même modèle. Autrement dit : la Barbie noire s'est retrouvée vendue au rabais, par "manque de demandes". Une triste polémique observée dans l'Etat de la Louisiane.