Chez les enfants, le jeu n'a pas qu'une fonction divertissante : c'est également un précieux support d'apprentissage. Partant de ce principe, il est donc essentiel de pouvoir s'identifier aux objets avec lesquels on joue. Les poupées par exemple.
C'est dans cet état d'esprit que les deux entrepreneuses sud-africaines Caroline Hlahla et Khulile Vilakazi-Ofosu ont conçu une gamme de poupées à la peau noire baptisée "Sibalhe", qui signifie "nous sommes belles" en zoulou. Le but est que les fillettes d'Afrique du Sud puissent se sentir fières de leur couleur de peau et "associer la beauté à leur propre image".
Tout a été pensé afin que les fillettes noires puissent s'y identifier. "On a bien fait attention à ce que la texture des cheveux soit aussi proche que possible de celle des cheveux afros", explique Caroline Hlahla à France Info. Les fondatrices de Sibalhe se sont inspirées de leur propre expérience et le décalage entre les diktats physiques imposés par la société et l'apparence des Africain·nes.
"Nous avons toujours aspiré à avoir les cheveux longs et une silhouette mince, comme on nous le montre dans les magazines et à la télévision. Nous avons donc décidé qu'il était temps de changer de récit, et de l'adapter à un enfant noir. C'est ainsi qu'est née l'idée des poupées," raconte Khulile Vilakazi-Ofosu au site The Daily Vox.
Initialement lancée en 2016, la collection Sibalhe propose des modèles vêtus de robes colorées et cousues à la main. Les précédentes gammes représentent des poupées indiennes, mais aussi des poupées albinos ou atteintes de la maladie de Vitiligo.
En 2007, l'homme d'affaires nigérian Taofick Okoya s'est lancé dans la création de poupées avec sa collection Queens of Africa". L'idée lui est venue après avoir cherché, en vain, une poupée noire pour sa nièce.
La société propose des jouets à l'effigie des trois grands groupes ethniques du Nigéria : Yoruba, Igbo et Haoussa. Des poupées qui s'écoulent de 6.000 à 9.000 exemplaires par mois.
Un moyen de contourner les emblématiques poupées Barbie de Mattel blondes et blanches qui se vendent à 152 exemplaires par minute, mais qui sont loin de correspondre à l'identité et à la culture des petites filles d'Afrique.