Bilal Hassani sera le représentant de la France à l'Eurovision en mai prochain. Le chanteur de 19 ans qui s'est fait connaître par l'émission The Voice Kids et sa chaîne Youtube y présentera sa chanson Roi écrite par le duo Madame Monsieur, représentants de la France en 2018.
La victoire de Billal Hassani, qui se qualifie lui-même d'"ado", a relancé les rageux sur les réseaux sociaux.
Le succès du chanteur dans l'émission et son passage en finale auraient généré plus de 1500 messages d'insultes selon l'association Urgence Homophobie citée par BFMTV.
Selon Léa Salamé qui interrogeait Bilal Hassani sur France Inter ce lundi (28 janvier), c'est dix insultes homophobes ou racistes par minutes.
Le jeune artiste explique ne jamais répondre à ces "haters", ou alors "une fois tous les trois mois lors d'une pleine lune" quand il en a marre "avec humour et légèreté".
Dans plusieurs vidéos, Billal Hassani avait dénoncé ce déferlement de haine à l'encontre de sa personne "qui est juste lui-même et qui fait sa vie". Il parle des personnes qui lui reprochent simplement "d'exister".
Sur France Inter, il lâche : "Je mentirais si je disais ça ne m'atteint pas. Des fois, ça m'atteint".
Alors, que faire pour aider Billal Hassani ? Créer une armée bienveillante pour couvrir le bruit des insultes. Déjà en soldates de première ligne, les associations Stop Homophobie et Urgence homophobie ont déclaré la semaine dernière qu'elles allaient porter plainte pour chaque message homophobe que recevrait le chanteur.
Urgence Homophobie explique à BFMTV que l'association va mettre à disposition du chanteur ses 43 avocat·es pour pour pouvoir rassembler et attaquer chaque message homophobe reçu.
Cette année 2019 doit être celle où l'on décide de poser sur le bord de la route notre sac à dos de préjugés devenu beaucoup trop lourd, pour accepter tout le monde tel qu'il ou elle est, et ce, dans la bienveillance.
Nous avons beaucoup d'énergie. Plutôt que de la dépenser en haine et en refus des autres, dépensons-la pour comprendre les gens différents de nous.
Acceptez les autres, c'est leur offrir l'espace du bien-être, que l'on soit gros·se, lesbienne, noir·e, ou toutes ces "choses que l'on a pas choisi" que chante Bilal Hassani.
D'ailleurs, comment Bilal Hassani a pu éclore ? C'est grâce à sa mère Amina qui, avec de l'amour et de l'acceptation, l'a laissé grandir tel qu'il est.
Oui, Twitter peut être un lieu bienveillant. Si les internautes décidaient, comme beaucoup le font déjà, d'inonder de messages de soutien Bilal Hassani, les homophobes, les racistes et les rageux verront qu'ils ou elles sont une minorité. Et Bilal Hassani serait assailli par l'amour.
Parce qu'en groupe, on casse les barrières, on détruit des murs.
C'est peut-être utopique, mais en 2019, bâtissons la "Love army" de la bienveillance pour que chacun et chacune puisse seulement vivre comme il ou elle est. Une légion armée de cirés jaunes partant combattre dans la tempête des shitstorms Twitter, les insultes, telles une pluie d'étrons ruisselant sur ces tenues étanches pour rester propre et pur·e à l'intérieur.
Bisous les rageux·euses.