En plein mouvement #MeTooCinema, le Festival de Cannes prend place, au lendemain des accusations dont fait l'objet Alain Sarde, l'un des plus célèbres producteurs du cinéma français (derrière certains films de Jean-Luc Godard, Bertrand Tavernier, Roman Polanski...), et de la diffusion très médiatisée de nombreuses paroles indignées comme celle de Juliette Binoche... Qui s'est justement exprimée lors de la cérémonie de cette édition.
Mais lors de l'ouverture ce mardi 14 mai de la 77e édition du Festival de Cannes, aux côtés de la présidente Greta Gerwig, la réalisatrice du mégasuccès Barbie, c'est aussi Camille Cottin (formidable dans Toni en famille, que nous décryptons ici) qui a tenu à hausser la voix. Et porter haut les étendards de #MeToo et des luttes féministes... quitte à bousculer la Croisette.
Sans détour, l'actrice de Dix pour cent a ainsi dénoncé "les rendez-vous professionnels nocturnes dans les chambres d'hôtels des messieurs tout-puissants". De quoi faire siffler les oreilles de certains producteurs ?
Cette édition cannoise est exceptionnelle à plus d'un titre. En son sommet c'est la géniale Greta Gerwig qui préside. Ce faisant, celle-ci devient la deuxième cinéaste présidente du Festival de Cannes... en 77 ans ! Et plus encore, elle la première cinéaste américaine à présider le festival de Cannes. Le début de quelque chose ? Peut être, mais aussi la fin souhaitée d'un autre enjeu : les abus de pouvoir. C'est ce que désire Camille Cottin.
Qui poursuit sur le même ton sur la scène du Festival : "ces rendez vous professionnels dans les chambres d'hôtels ne font plus partie des us et coutumes du vortex cannois, suite à l'adoption de la loi #MeToo, et on s'en félicite". Une analogie assumée à une tribune pro-#MeToo signée par 150 artistes, dont beaucoup d'actrices.
L'idée ? Exiger une loi contre les violences sexuelles et sexistes. A l'heure où une comédienne comme Judith Godrèche n'a pas hésité à lever la voix : au sujet de Benoît Jacquot, Jacques Doillon, mais aussi, du président du CNC... Pour rappel, Judith Godrèche demande l'éviction de ce dernier, Dominique Boutonnat, accusé d'agressions sexuelles et mis en examen pour agression sexuelle par son filleul. Une personnalité qu'avait déjà dénoncé Adèle Haenel dans sa tribune publiée dans Télérama l'an dernier...
De quoi illustrer la déjà légendaire punchline de Greta Gerwig, repérée par le Huffington Post : "le plus grand méchant du cinéma, c'est le patriarcat".