Un peu comme avec la bouffe ou les VTC, le monde de la tech a réussi à rendre l'amour (ou plutôt le sexe) accessible à portée de doigts. Tinder, Bumble et autres Happn proposent d'échanger avec de potentiel·les partenaires plus ou moins temporaires via écrans interposés, avant de se voir - ou pas - dans la vraie vie. On en tire du bon ou du mauvais, des témoignages de coup de foudre qui durent cinq ans ou des histoires d'horreur à base de rendez-vous foireux. Pareil pour les réseaux sociaux : draguer sur Instagram a ses limites, notamment celle de se faire un maximum de films sur une personne qui, en fait, ne correspond pas du tout à la couverture de son livre.
Alors certes, quand on rencontre quelqu'un en direct aussi, on peut se planter. Sauf qu'on passe peut-être moins de temps à s'envoyer des messages dont l'élaboration requiert souvent quatre brouillons et trois ami·es, pour finalement découvrir qu'on n'a rien en commun - ou alors rien qui vaille le coup de s'emballer. Et puis il y a l'aspect "catalogue" qu'impliquent les applis de rencontre. En plein milieu de notre deuxième verre de Merlot bas de gamme un soir de semaine, on se demande si on n'aurait pas mieux fait de swiper un peu plus longtemps. Ou pire, si l'autre n'est pas en plein milieu d'un marathon de dates. Ce qui expliquerait son choix de vin dégueu mais bon marché : il faut bien économiser pour le prochain rencard. La vie (digitale) est dure.
Puisque cette option n'a pas l'air de fonctionner pour nous - c'est en tout cas ce que traduisent nos échecs relationnels répétitifs - on se dit qu'on pourrait revenir à la bonne vieille méthode d'antan : rencontrer quelqu'un au-delà du numérique. Un plan qui nous enthousiasme et nous effraie à la fois. Car autant se l'avouer, on ne sait plus vraiment draguer autrement qu'en pyjama dans notre lit, les yeux rivés sur notre téléphone. Surtout, on n'a aucune idée d'où se rendre pour dégoter la perle rare.
Voici donc quelques astuces pour ne pas finir seule si telle est notre envie, ni avec une myopie irréversible.
L'étude de Compare The Market est formelle : 18 % des couples tomberaient sur l'âme soeur par le biais d'ami·es commun·es. Normal, on se dit que si celui ou celle qui nous tient la jambe depuis une heure a été validé·e par nos potes, c'est qu'il ou elle n'est ni un·e psychopathe en quête de sa prochaine victime, ni d'un ennui totalement mortel. On se sent un peu plus en confiance qu'avec un·e parfait·e inconnu·e, donc on arrive à dévoiler notre vraie personnalité. Et forcément, à lui taper dans l'oeil plus longtemps qu'à l'apéro.
Pas besoin de demander à notre entourage de nous organiser un rendez-vous à l'aveugle : on préfère la rencontre impromptue en soirée, entre le blanc et le saucisson - ou les blinis au tzatziki, pour les veggies. Un moment plus naturel qui nous met à l'aise tous·tes les deux. Et qui peut aussi avoir lieu au travail ou lors d'une réunion d'anciens élèves, d'ailleurs, si tant est qu'on ait fait nos études dans un établissement qui propose ce genre de petites sauteries. "C'est quand on s'y attend le moins que ça nous tombe dessus", a dit un jour la personne la plus détestée de l'univers.
Glander chez soi culmine au sommet du top trois de nos activités préférées. On est d'ailleurs rarement aussi heureuse que quand un dîner s'annule au dernier moment. Seulement on ne peut pas se plaindre de passer toutes nos soirées solo et en même temps tout faire pour ne pas se lever de notre canapé. L'homme ou la femme parfait·e a peu de chances de sonner à notre porte (sauf si on finit avec le livreur Deliveroo), il est donc grand temps de se bouger.
On peut par exemple se lancer un défi plutôt réalisable : essayer quelque chose de nouveau une fois par mois. Un cours de sport, un bar, un resto, un atelier de lancer de haches ; bref, tout ce qui garantit la présence d'au moins deux personnes. Le rapport britannique affirme que 27 % des couples se sont rencontrés lors d'événements sociaux, au pub ou en soirée. Alors on éteint ce foutu Netflix et on affronte l'extérieur.
Quand on sort d'une période quasi déserte en termes de rencontres dans la vraie vie, voire de rencontres tout court, on peut vite se braquer. Les insinuations nous agacent, les demandent de numéro nous pétrifient, les signes d'intérêt nous font rougir - et l'autre en est le premier spectateur. Il arrive même qu'on fuit les regards séducteurs comme la peste, convaincue qu'il s'agit d'un énième plan lourd synonyme de nuit sans lendemain. Quatre mots : laissez-lui une chance.
Si on ne garantit pas non plus une histoire qui durera vingt ans, multiplier les opportunités a aussi l'avantage de décupler les succès. Plus on a de l'expérience, plus on saura déterrer les début de belles relations du tas d'arnaques qui les entoure. Et puis qui sait, on n'est jamais à l'abri du jackpot dès le premier coup.