Une semaine après le crash de l'airbus A320 de la Germanwings provoqué par le geste fou du co-pilote Andreas Lubitz qui a volontairement précipité l'appareil contre un massif des Alpes françaises, causant la mort de 150 personnes, les compagnies aériennes du monde entier cherchent désormais des solutions pour qu'une telle catastrophe ne se reproduise pas.
Ainsi, au lendemain des révélations concernant le caractère suicidaire et la personnalité trouble de pilote allemand de 28 ans, de nombreuses compagnies avaient rapidement annoncé la mise en place de nouvelles mesures de sécurité, notamment pour empêcher un pilote de s'enfermer seul dans la cabine de pilotage. Dès lors que le commandant de bord ou que son co-pilote devra quitter le cockpit (pour répondre à un besoin physiologique, calmer un passager agité), un membre de l'équipage en sera averti et viendra immédiatement tenir compagnie au pilote resté à son poste. Prise dans l'urgence et recommandée par les autorités européennes de la sécurité aérienne, cette mesure a déjà été adoptée par Air France, KLM, Norwegian Air Shuttle, Easyjet, Icelandair, Emirates, Corsair International, Thomson Airways, Swiss, AirBaltic ainsi que toutes les compagnies canadiennes. Outre le fait de prévenir un nouveau drame, elle vise surtout à rassurer l'opinion publique et les voyageurs.
Mais en Allemagne, une féministe et linguiste de renom a récemment fait une autre suggestion dans ce but. Luise Push a proposé sur le site de la revue Emma d'instaurer un quota de femmes dans les cockpits. Et pour cause, selon elle, les "crises de folie meurtrières" et les "suicides altruistes" seraient la plupart du temps commis par des hommes. Or, ces derniers représenteraient 94% des pilotes de la Lufthansa. Pire, faisant un parallèle maladroit avec une récente décision du Bundestag, le parlement allemand, selon laquelle les conseils de surveillance des grandes entreprises devront désormais compter un tiers de femmes, Luise Push conseille à la compagnie aérienne allemande d'appliquer cette législation sur ses appareils.
"Un jour noir pour l'égalité des droits"
Sans surprise, cette proposition a déclenché l'indignation des Allemands, encore secoués par la tragédie de l'A320 et par les circonstances dans lesquelles celle-ci s'est produite. Et comme souvent, c'est sur Twitter qu'ils ont fait part de leur mécontentement. Ainsi, selon le journaliste du Point qui a relayé l'information, certains ont jugé la suggestion de la féministe de 71 ans "honteuse", d'autres la qualifiant d'"absurde et fanatique" ou de "superficielle et totalement déplacée" à l'instar de @reneloch. Un utilisateur de Twitter écrivant sous le pseudonyme @rheto a quant à lui résumé sa pensée en parlant d'"un jour noir pour l'égalité des droits". En effet, peut-on brandir la cause féministe en toutes circonstances ?