Olivia Montois pense déjà à ouvrir une boutique lorsqu’elle quitte son poste de chef de produit il y a trois ans pour s’occuper de ses deux filles. Seule manque l’idée. Elle viendra naturellement, inspirée de la marotte familiale : les voitures anciennes, et tout l’attirail qui va avec. Gants de cuir, lunettes et casques adaptés à la conduite plein air, polos, écharpes, sacs de voyages, paniers à pique-nique, plaques de collection, miniatures, affiches et photos d’époque, l’ensemble choisi avec goût par une initiée de longue date.
Et pour cause, elle court les circuits, les salons et les rallyes depuis plusieurs années, avec son beau-frère et son époux, collectionneurs de vieilles voitures et intarissables sur le sujet, ils deviendront naturellement ses partenaires financiers dans la création d’une SARL : « leur blabla a fini par m’atteindre : le concept d’une boutique de cadeaux haut-de-gamme pour tous ces passionnés constitue une niche intéressante dans le Nord, où les amateurs de voitures anglaises et italiennes sont très nombreux. »
Le nom choisi -« Stradale » signifie « route » en Italien-, dénote parfaitement l’envie d’Olivia : mettre en valeur dans un espace soigné les produits dérivés des voitures de rêve. Depuis la fin de ses études en école de commerce, elle évolue plutôt dans des univers féminins, mais son expérience d’acheteuse puis de chef de produit dans le textile et la parfumerie lui permettent de gérer efficacement le référencement et les relations avec les fournisseurs. Le local commercial de 60 mètres carrés jouxte sa maison -un avantage pour la vie familiale-, dans un quartier plutôt résidentiel. La jeune créatrice mise sur l’absence de concurrent direct dans la région et la proximité avec la Belgique. Un bon calcul. Après l’inauguration en novembre 2008, le bouche à oreille opère : « les femmes trouvent ici une solution au casse-tête du cadeau masculin. Nous faisons une grande partie du chiffre avant la fête des pères et à Noël, explique-t-elle. » Le financement, conséquent au départ, se divise en un apport personnel à trois de 40 000 Euros, et un prêt du même montant : « Ouvrir en pleine crise économique constitue un bon test, aujourd’hui Stradale trouve son équilibre, notamment grâce à l’ouverture de la boutique en ligne l’hiver dernier : le chiffre d’affaires a bondi de 20%. »
Le bilan de ce changement de cap ? Une passion définitivement bien ancrée chez cette mère de famille qui apprécie sa nouvelle liberté tout en apprenant à gérer des missions nouvelles : « le matin je prospecte, je cherche de nouveaux produits, je m’occupe des commandes du site et de toute la partie administrative, l’après-midi je reçois les clients avec qui j’entretiens une relation privilégiée, tous arrivent avec une idée précise de ce qu’ils recherchent, c’est très intéressant ! » L’avenir de Stradale se jouera sur les routes du Nord, aux côtés des conducteurs de vieilles Porsche ou des MG de collection, mais aussi sur la Toile où les fous du volant toutes catégories cherchent à nourrir leur passion par les accessoires : de l’album collector Aston Martin à la casquette « belle époque » en pure laine vierge.
- Ne pas s’isoler, on doit oser en discuter avec ses amis, et surtout demander des conseils.
- Bien se financer à la base, emprunter plus que nécessaire pour avoir du temps. Savoir contrôler ses charges fixes.
- Faire évoluer le concept en permanence.
Jusque 2007 : chef de produit dans le textile puis la parfumerie
Août 2008 : création de la SARL « Galerie Stradale »
Novembre 2008 : Inauguration de la boutique à Villeneuve d’Ascq, Nord
Décembre 2009 : Ouverture de la boutique en ligne
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