Les examens médicaux de pointe sont-ils en danger ? la fermeture prévue du réacteur nucléaire Osiris de Saclay (Essonne) fait craindre une pénurie de radioéléments, notamment utilisés dans la réalisation des scintigraphies, une méthode d'imagerie utilisée pour diagnostiquer des pathologies lourdes comme les cancers, les troubles neurologiques ou encore les affections cardiaques, osseuses et rénales.
Construit en 1966 au sein du Commissariat à l'énergie atomique (CEA) de Saclay, Osiris doit fermer à la fin de l'année 2015. L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), citée dans les colonnes du Parisien en date du mardi 5 août, pointe « un niveau de sécurité » insuffisant pour poursuivre l'exploitation du réacteur passé cette date. Problème : l'installation essonnienne est l'une des huit seules au monde à produire du technétium 99. Un radioélément utilisé dans l'imagerie médicale.
Et le quotidien de rappeler : « 1,1 million de scintigraphies sont réalisées chaque année en France ». Les trois quarts des examens de diagnostic effectués chaque année font appel à ce radio-isotope. Si un réacteur situé à Cadarache (Bouches-du-Rhône) doit prendre la succession de l'enceinte de Saclay dans la production de technétium 99, celui-ci ne sera opérationnel qu'à l'horizon 2018-2020. Trois ans de battement qui font craindre à l'Académie nationale de médecine des conséquences graves pour des milliers de patients.
L'ASN a toutefois évoqué, toujours selon Le Parisien, une prolongation de la durée de vie du réacteur Osiris pour deux ans, en cas de « risque sanitaire avéré ». Reste à attendre la décision finale du gouvernement quant à cette fermeture.