"L'activisme, pour moi, me semble naturel et organique... Et je ne pense pas que cela découle d'un sentiment de pression ou d'obligation". Ainsi s'exprime Elliot Page dans les pages du magazine Esquire, dont il fait la Une ce mois-ci. Un long échange très intimiste au sein duquel le jeune comédien est revenu sur sa transition, mais aussi sa vie d'avant, celle du succès maousse Juno, des doutes en soi, et de la dépression.
En décembre 2020, la star des X-Men, d'Inception et de la série Netflix Umbrella Academy, partageait son coming-out transgenre sur ses réseaux sociaux. "Je veux partager avec vous le fait que je suis trans et que mon prénom est Elliot. Je suis heureux de l'écrire et d'être là", poursuivait l'acteur canadien de 33 ans sur Insta.
L'artiste se confie d'autant plus aujourd'hui. A l'époque d'Inception, révèle-t-il ainsi au magazine, il souffrait de dépression "intense" et de "crises de panique sévères". Une anxiété que l'artiste a longtemps éprouvé.
"Certains jours, j'étais incapable de lire un scénario, je ne pouvais pas. Lire est l'une des choses que je préfère faire. Je ne pouvais pas aller au bout d'un paragraphe. Au début de ma vingtaine, je ne savais pas comment dire aux gens à quel point j'étais malade", poursuit-il encore au sujet de son mal-être. Elliot Page éprouve alors de l'anxiété mais également des troubles alimentaires. Un mal-être qui, affirme-t-il, a "failli [le] tuer".
La transition a eu des effets bénéfiques sur le comédien en terme de rapport à soi. "Qu'ai-je appris de la transition ? Je ne peux pas exagérer la plus grande des joies, qui est vraiment de 'se voir'. Je sais que j'ai l'air différent des autres, mais pour moi, je commence juste à me ressembler", poétise le jeune artiste. Une victoire pour celui qui, enfant, se sentait différent des autres filles ("je ressemblais aux autres garçons", témoigne-il), et subissait régulièrement du harcèlement.
"Si l'on vous traite de tous les noms, il est impossible que cela ne pénètre pas en vous, surtout si vous ressentez déjà beaucoup de honte", déplore-t-il auprès du magazine. Face aux réactions transphobes, c'est la fierté qu'Elliot Page souhaite désormais revendiquer. C'était déjà le cas en 2020, lorsqu'il affirmait : "J'aime le fait d'être trans et d'être queer. Plus je suis fidèle à moi-même et plus je m'épanouis".
L'an dernier, auprès du Time, Elliot Page allait plus loin, évoquant "tout le soutien et l'amour" que son coming-out avait engendré, mais également, "une énorme quantité de haine et de transphobie". Et concluait en avancant que transition l'avait non seulement transformé, mais également "sauvé [sa] vie". Dans les pages d'Esquire toujours, l'acteur prône en retour les vertus d'une vraie richesse, accessible à tous : "l'empathie". A bon entendeur.