A l'occasion de la Journée internationale des droits des filles tenue le 11 octobre, l'ONG Plan International relance sa campagne #GirlsTakeOver ("Les filles prennent le pouvoir, en français). Une initiative mondiale qui a pour but de sensibiliser les jeunes filles aux compétences numériques et aux opportunités dans les industries technologiques, mais aussi au harcèlement en ligne que subissent les femmes.
Au Pérou, au Kenya, au Soudan et au Vietnam, des adolescentes occuperont des postes ministériels, quand au Salvador, au Guatemala, aux Philippines ou encore aux Pays-Bas, elles accèderont à des postes de haut niveau chez Microsoft, Samsung, Facebook et Twitter. Franceinfo rapporte ainsi qu'au Paraguay, une jeune fille de 12 ans s'est installée à la tête de la Banque Centrale, et rappelle qu'il y a deux ans, une Bruxelloise de 15 ans a dirigé la société de transports publics.
En Finlande, ce sont les fonctions de Première ministre qu'a reprises, mercredi 7 octobre, Aava Murto, 16 ans. La cheffe du gouvernement Sanna Marin a laissé sa place à l'adolescente originaire de Vääsky, petite ville du sud du pays, pour une "journée passionnante", affirme cette dernière, au cours de laquelle elle a pu apprendre "de nouvelles choses sur la législation".
Le programme était chargé. Dans l'après-midi, la lycéenne et militante pour le climat a dû s'adresser à plusieurs député·e·s ainsi qu'au ministre du Développement et du Commerce extérieur. A l'AFP, elle a martelé : les filles "doivent mieux réaliser à quel point elles sont importantes, et qu'elles sont aussi bonnes que les garçons en matière de technologie".
Selon elle, il reste d'ailleurs "beaucoup à faire" pour les aider à apprendre, à décider et à diriger. Et cette problématique existe "partout dans le monde", ajoute la remplaçante d'un jour. "Je pense que les jeunes pourraient apprendre aux adultes à être plus innovants et à penser davantage à l'avenir."
Si le pays nordique gouverné par la plus jeune cheffe de gouvernement au monde (Sanna Marin a 34 ans) est bon élève en matière d'égalité femmes-hommes et filles-garçons, certains secteurs et environnements pèchent. Les entreprises technologiques et les conseils d'administration, notamment, sont encore loin d'atteindre la parité. D'ailleurs, la part des jeune Finlandaises qui entament des études dans les domaines technologiques est la plus faible de l'OCDE.
Des chiffres qu'Aava Murto aimerait voir progresser. Interrogée sur ses ambitions futures, et sa potentielle envie de diriger un jour le pays en devenant à son tour Première ministre, elle répond : "Ce n'est pas à moi d'en décider, mais peut-être, oui !". A bon entendeur.