En mars dernier, les députées ukrainiennes Lesia Vasylenko, Maria Mezentseva, Alona Shkrum et Olena Khomenk accusaient les forces russes de Vladimir Poutine d'avoir violé des femmes avant de les pendre, dans les environs de Kyiv, la capitale. Parmi ces femmes sexagénaires, certaines auraient été exécutées, d'autres se seraient suicidées, après avoir été violées. Des viols collectifs.
"Poutine cible désormais les groupes de femmes et d'enfants vulnérables. Les familles n'ont pas la force ou la capacité de se manifester", déclarait Lesia Vasylenko au sujet de ces crimes de guerre. Depuis, la banalisation du viol au sein de la guerre en Ukraine a largement été dénoncée. Des viols auraient ainsi été commis à Boutcha. "Des garçons ont violé une femme, une adulte, et une fille de 16 ans. J'ai envie de fusiller ceux qui ont fait ça", aurait rapporté un soldat russe lors d'une conversation téléphonique, relève franceinfo.
Des témoignages qui ont abouti à l'ouverture d'une enquête par la Cour pénale internationale.
Depuis plus d'un mois déjà, les accusations en ce sens abondent, notamment de la part des organisations non gouvernementales. Et la peur du viol s'exacerbe. Ainsi dans la ville d'Ivankiv, au nord de Kyiv, relate le site de CNews, les femmes ont décidé de se faire couper les cheveux pour échapper à la violence des soldats russes environnant.
"Les filles à Ivankiv ont commencé à se couper les cheveux courts pour être moins attirantes, pour que les soldats russes ne les regardent plus. Elles ont dramatiquement tenté de paraître moins séduisantes. On a pu voir des femmes tirées par les cheveux hors de leurs sous-sols, pour que les soldats puissent en abuser", a ainsi déploré la maire adjointe Maryna Beschastna. Des filles "de 15 et 16 ans" auraient notamment été victimes de viol.
En mars dernier, une femme ukrainienne victime de viol avait dénoncé auprès du Times ses agresseurs, des soldats russes, qui ont également assassiné froidement son mari. Âgée de 33 ans et mère d'un fils de 4 ans, vivant à l'extérieur de Kyiv, à Shevchenkove, la victime a été violée à plusieurs reprises, menacée d'une arme, sous les yeux de son enfant ."Tu ferais mieux de te taire ou je vais chercher ton enfant et lui montrer le cerveau de sa mère éparpillé dans la maison", a affirmé l'un des soldats russes. Un témoignage glaçant.
"Les soldats s'emparent de la terre, puis des femmes", a affirmé François Duroch de Médecins Sans Frontières, à ce sujet. A l'unisson, l'ONG Human Rights Watch a dénoncé témoignages à l'appui plusieurs faits de viols.
"Les soldats russes auraient commis plusieurs crimes de guerre. Mais le viol est peut-être celui qui fait le plus mal. En tant que femme, on pense tout de suite que cela peut nous arriver, arriver à nos amis, à nos filles", témoignait la députée Lesia Vasylenko auprès de Terrafemina. "Pour le moment, il est très difficile d'avoir plus de détails car les familles de ces femmes qui ont survécu au viol ne veulent pas parler, elles sont trop traumatisées, ou les victimes ont été tuées après ce crime."