La France est sous le choc depuis la diffusion d'une vidéo sur les réseaux sociaux dans laquelle une étudiante parisienne se fait frapper par un homme en plein rue. Les faits se sont déroulés mardi 24 juillet, près de la terrasse d'un bar du 19e arrondissement de Paris. Alors qu'elle rentrait chez elle, l'étudiante de 22 ans, Marie Laguerre, a dû essuyer les propos déplacés et insultants d'un homme qui s'est mis à la suivre dans la rue.
Excédée, la jeune femme lui assène un "ta gueule" tout en pressant le pas pour le semer. La réaction du harceleur s'avère extrêmement violente : à ces mots, il frappe la jeune femme en plein visage, après lui avoir jeté un cendrier à la tête.
Partagée sur Facebook par Marie Laguerre mercredi et visionnée plus de 900 000 fois, la vidéo de l'agression a fait le tour des réseaux sociaux et suscité de nombreuses réactions chez les internautes. "Je ne tolère pas ce genre de comportement. Je ne peux pas me taire et nous ne devons plus nous taire. (...) Ce n'est pas le seul. Le harcèlement, c'est au quotidien", dénonce Marie Laguerre, qui a porté plainte contre son agresseur.
Ce 28 juillet, Marie Laguerre a interpellé la secrétaire d'État chargée de l'égalité entre les femmes Marlène Schiappa dans un post Twitter : "Parce que j'ai répondu à son harcèlement, un homme m'a frappée en pleine rue, en pleine journée, devant des dizaines de témoins. Inadmissible. Stop au harcèlement de rue", écrit la victime. "Marlène Schiappa, vous ne pouvez pas laisser cet homme s'en sortir : il ne peut pas frapper une femme et ne pas être condamné #harcelementderue", renchérit une utilisatrice Twitter à la lecture du post.
Interviewée à ce sujet par Le Parisien ce dimanche, Marlène Schiappa estime que "l'enjeu est grave". "C'est celui de la liberté des femmes de circuler librement dans l'espace public. La réponse politique doit être forte et elle l'est. Car, enfin, pour la première fois en France, on va verbaliser le harcèlement de rue", a t-elle précisé avant d'annoncer que les premières amendes prévues par la loi contre les violences sexistes et sexuelles seraient appliquées dès cet automne.
Voté par l'Assemblée en mai dernier, le projet de loi contre les violences sexistes et sexuelles préconisait l'instauration d'une amende de classe 4 pour outrage sexiste d'un montant de 90 euros pouvant aller de 750 euros, voire 1500 euros en cas de circonstances aggravantes et 3000 euros en cas de récidive.
La sanction pourra s'appliquer pour ce tout ce qui concerne les marques de harcèlement de rue : gestes déplacés, sifflements, insultes, menaces, remarques obscènes, suivre une personne dans la rue...
Le parquet de Paris a ouvert une enquête suite à la plainte déposée par Marie Laguerre, mais pour l'heure, son agresseur court toujours. Marlène Schiappa invite les témoins de la scène présents sur la terrasse du bar à se manifester. "Ils ont un rôle clé pour identifier l'agresseur et le faire condamner. Cela vaut aussi pour les personnes qui ont assisté à des scènes d'agression lors de la Coupe du monde ou de tout autre événement ", estime la secrétaire d'Etat.