C'est pour dénoncer des faits qu'elle ne peut plus supporter de vivre au quotidien que Safiétou a filmé et publié sur Twitter la vidéo d'un homme en train de la harceler dans les transports parisiens.
Sur la vidéo qui dure 1 minute 21, on voit un homme assis se masturber à travers son pantalon juste en face de la personne qui filme. En commentaire, on peut lire sur le bandeau : "Donc ce monsieur se branle depuis tout à l'heure devant en me disant 'vous êtes magnifique' et bah".
On le voit s'adresser à la jeune femme et la pointer du doigt avant de recommencer à se toucher le sexe. La vidéo est ensuite coupée pour reprendre sur une partie dans laquelle Safiétou décline une invitation de la part de l'homme à boire un verre.
Elle raconte dans un bandeau texte qu'après être sortie de la rame, l'homme l'a suivie dans les couloirs. On voit ensuite ce qui semble être le même homme, alors qu'il porte le même pantalon beige et le même manteau sombre, la regarder de haut en bas "comme un morceau de viande".
A chaque fois qu'elle bouge, explique-t-elle dans le bandeau-texte, l'homme la suit et continue à la regarder.
On peut clairement voir le visage de l'agresseur, que Safiétou a réussi à filmer pour garder une preuve. L'usagère explique qu'elle a essayé de rester calme, justement pour pouvoir prendre la vidéo de l'homme ainsi que de son visage.
Dans le message du tweet accompagnant la vidéo, Safiétou écrit : "Voilà mon quotidien dans les transports en commun, il ne se passe pas une semaine sans que ceci ne m'arrive et je n'exagère même pas, pour une fois j'ai voulu filmer pour montrer à quel point c'est grave ."
Safiétou interpelle ensuite le compte Twitter qui gère les relations clients de la RATP : "@ClientRATP on voit son visage j'espère que vous allez pouvoir faire quelque chose."
Revenant auprès de LCI sur les détails de la scène qui s'est déroulée à 18h mercredi 12 décembre dans la ligne 7 puis dans la ligne 1 du métro parisien, la jeune femme explique être montée à la station Fort d'Aubervilliers. L'homme l'a suivie jusque dans son trajet en centre-ville de Paris.
Elle décrit ce qui s'est déroulé dans la rame : "Il a commencé à se toucher. Il faisait des commentaires pour se stimuler. J'ai sorti mon portable, mais je n'ai pas tout filmé. A un moment, il s'est même penché vers ma jambe en se touchant. C'était très long, mais je n'étais même pas choquée. Une dame s'est assise à une place de moi, mais elle n'a rien dit."
Elle descend à Palais Royal Musée du Louvre mais elle s'aperçoit que l'homme continue à la suivre. Elle prend la ligne 1 et l'homme finira par descendre quelques stations plus tard, parce qu'il se serait aperçu qu'elle le filmait.
Comme elle l'explique à LCI, Safietou ne sait pas encore si elle va porter plainte.
Contactée, la RATP déclare : "La RATP condamne fermement cet acte inacceptable. Nous avons pris contact avec la victime hier soir et ce matin pour l'inviter à porter plainte auprès de la police. La lutte contre le harcèlement est une priorité".
Le gestionnaire de communauté du compte client RATP a contacté la jeune femme pour lui proposer de discuter par le biais de messages privés.
Après de telles agressions, elles sont de plus en plus nombreuses à publier leur histoire en ligne. En témoigne l'histoire d'Adélaïde par exemple qui avait réussi à filmer son agresseur dans le métro. Mais aussi celle de Nolwenn qui avait subit une agression et qui avait tout raconté sur Twitter deux mois plus tard. Ce qui pose une question : Doit-on publier son agression en ligne pour être entendue ?
Si l'agression se déroule sur le réseau de transport d'Île-de-France, la RATP conseille de porter plainte le plus rapidement possible. La police pourra ensuite demander la réquisition des images de vidéosurveillance pour suivre le trajet de l'agresseur, éventuellement croiser son trajet avec les images des caméras présentent dans les villes et ainsi retrouver son domicile et l'identifier.
C'est de cette manière que l'agresseur d'Adélaïde avait pu être appréhendé, la police ayant réussi à identifier ses trajets habituels de transport.
Si la RATP encourage à porter plainte le plus vite possible, c'est que les images des 50 000 caméras du réseau ne sont conservées que 72h.
Comme lors des affaires d'Adélaïde ou de Nolwenn, des anonymes ont profité de l'initiative de Safiétou pour raconter leur propre histoire et ainsi montrer l'ampleur du phénomène.
La RATP, rappelle qu'il existe des moyens pour signaler une agression : "Parmi les outils de signalement, il existe des numéros d'alerte (3117 et SMS 31177, l'application 3117), les bornes d'appel et les agents présents dans toutes les gares et stations."
Les agent·es de la RATP sont formé·es pour réagir. Vous pouvez aussi contacter la police au 17.