On a coutume de dire (et d'entendre) que la première année de l'enfant est la plus éprouvante pour les parents. Et cela semble plausible, entre le bébé qui ne fait bien souvent pas encore ses nuits, la chute d'hormones, les coliques, les biberons , les pleurs à toute heure du jour et de la nuit, les poussées dentaires, les terreurs nocturnes, l'angoisse de la séparation... On dort par intermittence et certainement pas suffisamment. A cela s'ajoute un épuisement causé par le stress de devenir parents, de prendre le rythme et de s'efforcer de faire les choses au mieux.
Certes, cette première année de vie de bébé n'est clairement pas de tout repos et l'on est content de voir enfin le bout du tunnel. Cependant, elle en annoncerait une autre, plus éreintant psychologiquement encore, survenant quelques années plus tard, sans crier gare. Pour autant, on se garde bien d'en prévenir les nouveaux parents. C'est vrai, autant leur laisser la surprise, eux qui croient que leurs enfants ayant grandi, ils vont enfin pouvoir se sentir peinards.
Ainsi, la publication d'une récente étude américaine dévoile le pot aux roses aux jeunes parents : d'après les chercheurs, c'est quand les enfants auraient entre 11 et 12 ans que les parents seraient le plus stressés et le plus en proie à la dépression.
Les scientifiques ont interrogé 2 200 mères d'enfants aussi bien nourrissons qu'adultes, et les ont questionné sur leur sentiment de bien-être, leur parentalité et la perception qu'elles avaient de leurs enfants. A l'analyse des résultats, ils ont alors constaté que les mères de pré-adolescents, âgés entre 11 et 12 ans, étaient les plus stressées. Ces mamans déclaraient se sentir seules, vides et non satisfaites de leur rôle de mères, révélant des niveaux inférieurs de bonheur maternel que les mamans de nourrissons.
Aussi surprenants que soient ces résultats, ils auraient finalement une explication assez logique : en moyenne, le stade de la préadolescence chez l'enfant, généralement lié à son entrée dans la puberté, coïnciderait avec celui du tout début de la préménopause pour sa mère (soit entre 40 et 45 ans). Un désordre hormonal règne alors chez les enfants comme chez leur mère, bouleversant la relation maternelle et filiale.
Autre explication soulignée par le Dr Suniya Luthar à CNN, le fait que "Beaucoup de mères n'ont pas conscience que la grande séparation avec leur progéniture, celle qui fait vraiment mal, ne se produit pas quand les enfants quittent le nid, mais quand ils se détachent psychologiquement de leurs mères" ajoutant qu'"il s'agit d'un moment de métamorphose psychologique pour la mère et l'enfant."
La bonne nouvelle dans tout ça, c'est que ces sentiments de solitude, de déprime et d'insatisfaction ne sont que passagers. L'étude a d'ailleurs démontré que les choses s'améliorent lorsque les enfants grandissent et basculent dans l'adolescence. Et plus encore lorsqu'à leur tour, ils deviennent adultes.