Tout au long de l’histoire de France, les femmes dans les territoires en souffrance ont été les grandes oubliées, même si durant le siècle dernier elles ont servi l’intérêt du pays. Enfermées dans une image banalisée de « femmes et mères », les histoires de leur arrivée en France sont plutôt passées inaperçues. C’est le cas des femmes de harkis, combattants pour la France pendant la guerre d’Algérie, ou des femmes de travailleurs maghrébins recrutés suite au premier choc pétrolier, sous le gouvernement Chirac. Aujourd’hui, ces héritières des pionniers de l’immigration ont lancé un appel à François Hollande afin de se faire entendre et respecter, tout en lui souhaitant « Mahaba Bikoum », c'est-à-dire « bienvenue ».
Dans un texte riche en histoire, ces femmes rappellent les efforts que leurs familles ont dû faire au cours du siècle dernier pour s’intégrer au sein de la société française. Elles expliquent par ailleurs comment elles se sont battues contre la précarité pendant la désindustrialisation, comment leurs maris ont perdu leur emploi, et relatent une série d’expériences sur le regard méfiant de certains Français vis-à-vis des Maghrébins. Ce texte, qui a pour but de se faire enfin entendre, évoque comment elles ont dû faire face aux bidonvilles et aux cités. Par ailleurs, ces « grandes oubliées » ont su se battre pour scolariser leurs enfants, même si, une fois diplômées, leur taux de chômage est encore trois fois supérieur à la moyenne nationale. Une bataille en continu pour ces femmes qui, tout en gardant le foulard dans le tiroir et la foi pour leur foyer, n’ont pas réussi à gagner la bataille contre la suspicion de la société envers des citoyens qui font partie intégrante de l’Histoire de France.
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Alexandra Gil
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