Trop petits, trop gros, trop espacés, trop asymétriques... Symboles absolus de la féminité, les seins sont pourtant plus malmenés que célébrés. On leur reproche leur forme, leur grosseur –ou leur manque de grosseur -, on les trouve fuyants. Si bien qu'on n'ose même plus les regarder en face. Et s'il y a encore quelques années, la chirurgie esthétique se concentrait essentiellement sur l'augmentation ou la réduction mammaire, l'évolution des diktats de la beauté et par conséquent du corps féminin, ont changé la donne. Ainsi, selon une récente étude menée en Grande-Bretagne par le Plastic Surgery Group, et relayée par The Independent, la tendance est à présent aux mini-tétons.
Le groupe estime ainsi que les petits mamelons seront au centre des demandes en 2017. Le consultant en chirurgie plastique, Mo Akhavani, détaille : "L'année dernière, nous avons noté une augmentation de 30% concernant la demande de tétons plus petits. Les femmes sont de plus en plus nombreuses à se concentrer uniquement là-dessus. Elles trouvent leurs mamelons trop petits, trop gros. Certaines ont des mamelons inversés. Et nous avons des techniques pour corriger chaque type de mamelon".
Pour mieux comprendre cette nouvelle tendance, le Plastic Surgery Group a mené une étude auprès de 131 personnes, et leur a demandé de classer des tétons en fonction de leur esthétique et de leur beauté. Résultats : les poitrines avec des mamelons occupant 25 à 30% de la place ont été considérées comme les plus attirantes. A contrario, les seins avec des mamelons plus gros, soit qui occupaient environ 50% de la place, ont été jugés moins esthétiques par les participants.
Malheureusement, les chirurgiens n'expliquent pas la raison de cet engouement pour les petits tétons. Mais peut-être est-il à rapprocher d'autres tendances cosmétiques qui visent à réduire, voire cacher, des parties du corps féminin qu'on laissait encore tranquilles il y a quelques années. On pense ainsi à la labiaplastie, une opération en plein boum qui permet de réduire la taille des lèvres du vagin. Selon la Société américaine de la chirurgie esthétique, les demandes de labiaplastie ont explosé en 2015, avec une hausse des demandes de 80% par rapport à l'année précédente.
Aujourd'hui, on ne passe donc plus seulement sur le billard pour transformer des "défauts" visibles comme un nez trop gros ou des oreilles décollées, on y accourt pour modifier des parties de notre corps quasi invisibles comme les mamelons, le vagin ou encore les pieds (ou parle alors de stiletto surgery). A cela vient s'ajouter la tendance des fesses proéminentes à la Kim Kardashian, qui poussent de plus en plus de femmes sous le bistouri. Il ne suffit plus d'être belle de la tête aux pieds, il s'agit d'atteindre un idéal de beauté extrême et irréel. Transformer son corps pour se conformer à des diktats est d'autant plus dommage que ces derniers évoluent constamment. Ainsi, qui dit que 2018 ne sera pas l'année des mamelons bien rebondis ? Aimer, accepter et se réapproprier son corps, voilà une tendance qu'on aimerait enfin voir apparaître. Et pourquoi pas, qu'elle devienne même un nouvel intemporel, au même titre que la petite robe noire.