C'est auprès de l'ancienne animatrice de talk-show Ellen DeGeneres et au sein du Warner Theatre de Washington DC que Michelle Obama, venue promouvoir l'espace d'une conférence son nouveau livre, The Light We Carry: Overcoming in Uncertain Times, est revenue sur son expérience de Première dame. Et a affirmé une chose : à l'époque, elle avait dû se lisser les cheveux... pour plaire au peuple américain. Et ce alors que les Américains étaient tout juste "en train de s'adapter" à la première famille noire à la Maison Blanche, a-t-elle détaillé.
Pour la leader politique, les Américains "n'étaient pas prêts" pour ses cheveux naturels portés en tresses durant le premier mandat de Barack Obama, comme le rapporte le Guardian. Une explication qui en dit long sur la lenteur de l'évolution des mentalités. "Non, ils ne sont pas prêts pour ça", aurait alors pensé Michelle Obama.
Plus encore, ce choix en dit long sur le sexisme et le racisme dont peuvent faire l'objet les femmes noires, et pas simplement en politique. Ainsi Michelle Obama a détaillé lors de sa conférence au Warner Theatre : "Les coiffures naturelles peuvent être considérées comme étant moins professionnelles, même s'il peut être plus facile de se coiffer de cette façon". Un préjugé qui fait partie des nombreuses discriminations que subissent les femmes noires aux cheveux naturels et afros, dont les coupes sont considérées comme "négligées".
Pour l'ancien First lady, il s'agit là d'une condition que partagent toutes les Afro-américaines. C'est là la preuve d'un racisme systémique. Ainsi, une étude de 2020 publiée dans la revue scientifique Social Psychological and Personality Science affirmait déjà que les femmes noires aux cheveux crépus seraient considérées par leurs potentiels futurs employeurs comme "moins professionnelles". Cette discrimination capillaire serait même un frein à l'embauche.
En outre, Michelle Obama ne souhaitait pas que la question de ses cheveux obnubile les médias durant le mandat de son époux, et fasse de l'ombre à ses décisions politiques. D'où le fait d'avoir opté pour une coiffure lisse et raide, afin d'étouffer d'éventuels débats. Elle avait déjà remarqué qu'il suffisait que "Barack porte un costume beige" pour que la presse surmédiatise l'information. Son choix de coiffure rappelle ainsi que l'intime est toujours politique.