"Dieu, merci pour ces produits conçus pour les femmes. Maintenant, je peux m'échapper de ma voiture en cas d'urgence, comme une dame", a commenté Ellen DeGeneres sous sa dernière vidéo postée sur Instagram, non sans sarcasme grinçant. Dedans, elle présente deux marteaux, chacun destiné à casser les vitres de sa voiture en cas d'accident et d'impossibilité de sortir par les portes. Le premier marteau est rose et explicitement ciblé pour les femmes.
On peut même lire sur le packaging un "super-cute" qui précède la fonction de l'objet en police manuscrite fuchsia, et un "get out GIRL!" qui donne légèrement la nausée. Sur le ton de l'humour, comme elle sait si bien le faire, la présentatrice compare le produit au deuxième marteau, plus classique, et jaune. "Il existe également une version qui n'est pas pour femmes, mais elle est jaune. Et ça ne me donne pas envie de l'acheter. De plus, comment ferais-je pour mettre mes petites mains de lady autour de quelque chose d'aussi gros ?".
Reprenant son sérieux, elle ajoute que la différence de prix entre les deux est de 4 dollars - et pas dans le sens que l'on croît. Le plus gros coûte 8 $, le plus petit - mais rose - en vaut 12 $. "Une fois encore, nous payons plus pour avoir moins", déplore-t-elle. "Nous ne voulons pas de marteaux roses, nous ne voulons pas de laxatifs roses. Nous voulons la même chose pour le même prix."
Une prise de parole qui cible directement la "taxe rose", cette différence sur le ticket de caisse uniquement justifiée par le fait qu'un produit sera conçu pour un marché féminin, plutôt que pour un marché masculin. Et les marteaux ne sont pas les seuls à connaître l'inégalité. Les plus tristement populaires : les rasoirs et leur mousse, les coupes de cheveux (même courts), ou encore les déodorants. Quand on sait qu'en plus, une femme gagne en moyenne 24 % de moins qu'un homme, et 9,3 % à compétences ou postes égaux, il y a de quoi se révolter.
Récemment, l'Unef a également fait le point sur un constat préoccupant : quand on prend les critères d'habillement, les sous-vêtements, le coiffeur, d'épilation/rasage mais aussi de dépenses en termes de santé intime et nécessaire, l'addition des étudiantes revient à 529 € de plus par an que leurs homologues masculins. Une différence qui s'élève à 118 %, et qui vient gonfler les chiffres de la précarité menstruelle étudiante à 270 000 jeunes femmes.