Il ne semble pas si loin, ce temps où Donald Trump s'en prenait à Michelle Obama. Normal : s'il semble avoir depuis jeté son dévolu sur la vice-présidente Kamala Harris, le président (sortant) des Etats-Unis n'a jamais vraiment arrêté de fustiger l'ex-First Lady. En août dernier encore, il affirmait avec le tact qui le caractérise que Michelle Obama "n'aurait jamais été à la Maison Blanche sans le travail accompli par [son] mari". Subtile analyse.
Mais l'avocate, entrepreneuse, podcasteuse et autrice de l'inspirant Becoming n'est jamais à court de réparties. Elle l'a d'ailleurs démontré l'espace d'une récente publication Instagram abondamment likée - plus de trois millions de fois, excusez du peu. Alors que Donald Trump refuse toujours de concéder sa défaite après l'élection de Joe Biden à la présidence le 7 novembre dernier, elle se remémore la défaite de l'ancienne candidate démocrate Hillary Clinton en 2016 : "J'étais blessée et déçue - mais le peuple américain avait parlé".
Mais son discours ne s'arrête pas là, bien au contraire. L'ancienne Première dame poursuit, sur un ton plus cinglant cette fois-ci : "Je dois être honnête et dire que rien de tout cela n'a été facile pour moi. Car Donald Trump avait répandu des mensonges racistes sur mon mari qui avaient mis ma famille en danger. Et ce n'était pas quelque chose que j'étais prête à pardonner". Un flash-back qui vise là où il faut.
"Malgré tout, j'ai accueilli Melania Trump à la Maison Blanche et lui ai parlé de mon expérience, en répondant à toutes ses questions - de l'examen approfondi qui accompagne le fait d'être Première dame à ce que c'est que d'élever des enfants à la Maison Blanche. Car je savais au fond de moi que c'était la bonne chose à faire - notre démocratie est tellement plus grande que l'ego de quiconque", poursuit cependant Michelle Obama sur son fil.
Entre les lignes, difficile de ne pas voir en ce message un double tacle : d'un côté, Michelle Obama rappelle les nombreuses attaques diffamatoires et haineuses que Donald Trump a pu mener envers elle et son époux Barack (auteur d'Une terre promise, premier tome d'une prometteuse autobiographie sortie ce 17 novembre) et de l'autre, elle démontre à quel point son attitude actuelle face à la victoire de Joe Biden - nier en bloc et hurler "fake news" - est immature.
Pire qu'immature, même : carrément anti-démocratique. Et indigne d'un leader. "L'une des grandes responsabilités de la présidence est de diriger une transition de pouvoir respectueuse et transparente - une des caractéristiques de la démocratie américaine. Notre amour de la patrie nous oblige à respecter les résultats d'une élection même si nous ne les aimons pas ou souhaitons qu'elle se soit déroulée différemment : la présidence n'appartient à aucun individu ni à aucun parti", développe avec éloquence la role model de bien des jeunes citoyennes.
Car le déni de Donald Trump est nettement moins inspirant que ce monologue. Plus grave encore, il est dangereux. "Jouer avec des théories du complot sans fondement, c'est mettre la santé et la sécurité de notre pays en danger", alerte en ce sens Michelle Obama. On ne peut mieux dire. Des mots qui feront grincer les dents de bien des partisans trumpistes. Mais qui, hélas, ont peu de chances de faire revenir à la raison le serial-tweeteur.