Une jeune architecte est complètement déboussolée : sa mère est tombée malade. Pour contrer son désespoir, elle va dès lors se plonger dans les mots motivants de Michelle Obama, l'ancienne Première dame. Une source d'inspiration qui va lui permettre de laisser libre cours à son imagination et se libérer de son chagrin.
Voilà pour le pitch de The Power of Hope, court-métrage d'animation qui fait sensation outre-Atlantique. Parce que le nom de Michelle Obama fait son "retour de hype" à l'heure où la politicienne a lancé son propre podcast ? Ou qu'il envoie du rêve à l'approche de futures élections américaines plutôt ternes ? Peut-être... Mais pas seulement. Car derrière ce Pouvoir de l'espoir, il y a surtout l'histoire de sa réalisatrice prometteuse : Kalia Love Jones. Une personnalité attachante, et pour cause : cette cinéaste afro-américaine n'a que treize ans. D'où la force de la leçon de vie qu'elle a souhaité mettre en images.
"Déterminée à utiliser son talent pour inciter les autres à poursuivre leurs rêves". Voilà comment la principale concernée définit sa protagoniste sur le compte Insta dédié. Écolière aussi douée pour la gymnastique (elle suit des cours aux côtés de Chris Whaler, un ancien champion) que pour le cinéma, cette jeune résidente de la Cité des Anges désire avant tout "faire la différence, positivement, dans le monde", comme elle l'énonce dans le magazine The Impact. Mais aussi, s'adresser à toutes les filles de son âge.
"J'ai choisi l'animation parce que c'était le meilleur moyen d'impliquer les gens de mon âge. Et je voulais que la protagoniste soit une architecte car j'adore l'art", déclare la principale concernée. Ses mantras ? La persévérance, l'autonomisation des femmes, l'espoir et la confiance en soi. Les rêves de grandeur également, qui peuvent tout à fait devenir réalité, quelle que soit notre genre ou notre couleur de peau - c'est d'ailleurs là le concept et la philosophie du court-métrage. Et tout cela, Kalia Love Jones connaît bien.
Car en plus de s'être acharnée à monter cette production totalement indépendante dont elle a écrit le scénario, récoltant une partie du budget nécessaire à force de petits boulots enchaînés deux ans durant (des tâches effectuées pour ses amis et sa famille), la jeune artiste a également co-écrit la chanson principale du film. Tout cela en poursuivant ses heures d'école, ses cours de piano et de flûte dans un orchestre...
Sans oublier que pour s'entourer de la douzaine de techniciens aptes à assurer le côté "animation", la réalisatrice a dû enchaîner les mails. Elle l'avoue aujourd'hui : "Ils n'étaient pas nombreux, les gens à vouloir travailler avec une fille de 13 ans !".
A la revue The Impact toujours, Kalia Love Jones décoche volontiers ses inspirations. Michelle Obama, bien sûr, pour ses discours et son parcours. L'iconique animatrice Oprah également. Mais aussi Ava DuVernay, première réalisatrice afro-américaine à avoir été nommée au Golden Globe de la meilleure réalisation (pour son long-métrage Selma) et créatrice de la série-phénomène Netflix Dans leur regard (When They See Us). Et, enfin, Rebecca Sugar, l'instigatrice de la série d'animation inclusive Steven Universe.
Des réfs très intergénérationnelles et un film d'animation qui pourrait bien être le début d'une longue carrière. Il sera diffusé pour la première fois au SeaShorts Film Festival, qui aura lieu en ce mois de septembre. En attendant les Oscars dans la catégorie meilleur court ?