Quadruple championne olympique et quintuple championne du monde, la gymnaste d'exception Simone Biles a finalement du se retirer des Jeux Olympiques de Tokyo afin de préserver sa santé mentale. Gymnaste la plus décorée de l'histoire des Championnats du monde (elle possède 19 médailles d'or), la championne de 24 ans a déclaré à son public que "sans la santé mentale, vous ne profitez pas de votre sport, et vous ne réussissez pas autant que vous le désirez".
Des paroles d'une justesse certaine, et qui ont suscité un large soutien, malgré les habituels commentaires de relous assurés de connaître sur le bout des doigts la condition des sportifs. A ces voix critiques, Simone Biles explique encore, sur ses réseaux sociaux : "C'est O.K. parfois de prendre du recul sur de grosses compétitions pour vous concentrer sur vous-même. Cela montre quelle compétitrice et quelle personne forte vous êtes".
Heureusement, les retours négatifs s'effacent vite face à l'abondance de salutations sororales. Et parmi ces messages solidaires, celui ... D'une certaine Michelle Obama. On a déjà connu pire clin d'oeil.
"Suis-je assez bonne ? Oui. Voici le mantra que je pratique quotidiennement", a ainsi commenté l'ancienne Première dame. Une philosophie pas si étonnante de la part de l'autrice, conférencière et essayiste américaine. Michelle Obama n'est jamais à court de discours inspirants, surtout lorsqu'ils ont trait à l'égalité des sexes. Et l'oratrice de poursuivre : "Simone Biles, nous sommes fiers de vous et nous vous encourageons".
Des mots aussi sincères qu'ils semblent soutenir un phénomène actuel : la (de plus en plus nette) libération de la parole des sportives, et notamment des championnes, concernant leur santé mentale. C'est un enjeu fondamental, mais qui est encore bien trop tabou, incompris, voire carrément méprisé. En mai dernier, la tenniswoman numéro 2 mondiale Naomi Osaka annonçait son retrait du tournoi de Roland-Garros, afin de préserver sa santé mentale, des protocoles médiatiques traditionnels notamment.
Une décision qui avait suscité un scandale certain, mais aussi les prémices d'une prise de conscience globale. Aujourd'hui, Simone Biles fait entrer cette introspection nécessaire dans un nouveau stade. Oui, le sport, et plus encore les épreuves olympiques, peuvent être synonymes de stress, d'anxiété, voire de dépression. Et il n'est jamais anodin de le faire savoir.
"La moitié d'entre vous interrogent la 'résistance' de Simone Biles mais ne peuvent même pas porter de masque pendant cinq minutes dans un Starbucks", ironise à ce sujet un internaute. Punchline validée.