C'était, depuis deux ans, le souhait de Bertrand Delanoë : limiter à 70 km/h la vitesse maximale pour voitures empruntant le périphérique parisien pour améliorer la qualité de l'air autour de la capitale. Mais, depuis que le Conseil de Paris avait adopté, en juillet 2011, le vœu de diminuer la vitesse maximale, aujourd'hui fixée à 80 km/h, la préfecture de police n'avait pas daigné répondre favorablement à la requête du maire de Paris. Ce sera peut-être le cas d'ici peu de temps : le ministère de l'Intérieur, à la tête duquel se trouve Manuel Valls, a en effet promis de rendre « d'ici la fin de l'été » sa réponse quant à la possible limitation de vitesse sur le périphérique. « Le maire souhaite une réponse d'ici la fin de l'été. Le ministère de l'Intérieur a confirmé qu'il n'y était pas opposé mais qu'il laissait la concertation se dérouler », a ainsi indiqué la Place Beauvau.
Qualifié de « progrès utile » par Manuel Valls, cette diminution de la vitesse maximale autorisée sur le périphérique francilien répond donc à la volonté du maire de Paris d'améliorer la qualité de l'air autour de Paris. Pourtant, lors du dernier Comité interministériel de la qualité de l'air (CIQA), Bertrand Delanoë avait vu ses espoirs déçus lorsque le ministère de l'Intérieur n'avait répondu favorablement aux mesures proposées par la Ville de Paris.
Ce revirement est donc inespéré pour la mairie de Paris, d'autant qu'il permettra à l'Île-de-France de respecter les objectifs de réduction des émissions de monoxyde d'azote et de particules fines, fixé par le Plan de protection de l'atmosphère fixé en mars dernier. Julien Bargeton, adjoint PS de Bertrand Delanoë en charge des transports, a ainsi expliqué qu'une diminution de 10 km/h aurait « un impact positif en termes de sécurité routière, de lutte contre la pollution et contre les nuisances sonores ». Un avis partagé par EELV. Le candidat vert à la mairie de Paris, Christophe Najdovski, salue lui aussi cette mesure « qui ne coûte rien », mais qui « permettrait, selon les estimations de Bruitparif, de diminuer de 30% la population exposée à des niveaux [de bruit] dépassant les limites le jour, et 55% la nuit ».
Si EELV et la mairie de Paris se félicitent qu'une telle mesure puisse être appliquée d'ici la fin de l'été, les automobilistes en revanche, font grise mine. Craignant les embouteillages qu'une telle mesure pourrait engendrer, un chauffeur de taxi a partagé avec Le Point son amertume : « 70 km/h demain, et pourquoi pas 50 après-demain, et 30 le mois prochain ? S'il y a un intérêt à ralentir autant les voitures, pourquoi ne pas aller plus loin ? », a-t-il ironisé.
Interrogé par 20Minutes, Pierre Chasseray, délégué général de l'association 40 millions d'automobilistes, a lui aussi exprimé sa colère : « En passant de 80 à 70 km/h, on ne réduit le bruit que de 0,7 décibel, ce qui est imperceptible pour l'oreille humaine. Quant à un éventuel avantage écologique, il est très discutable car lorsqu'on baisse ainsi la vitesse de 10 km/h cela entraîne certes une réduction des émissions de CO2 mais cela augmente la production de benzène. Donc au final, on n'a aucune amélioration. »
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