La pornographie se visionne de plus en plus jeune. En témoigne une récente étude menée par des chercheurs en médecine de l’université d’Uppsala en Suède, parue dans le Journal of Developmental & Behaviour Pediatrics. Celle-ci révèle l’âge moyen de la « recherche active de pornographie » chez les adolescents suédois : 12,3 ans.
Pour établir ce chiffre, il a fallu interroger 477 garçons suédois âgés de 16 ans (les réponses de 400 filles également interrogées n'ont pas encore été détaillées). Outre l’âge moyen du « premier film », l’étude révèle que 10% des sondés regardent des films pornos « tous les jours », contre 63% « toutes les semaines ou quelques fois par mois ». Au total, 96% des sondés déclarent avoir regardé de la pornographie de leur propre initiative.
Comment expliquer une telle précocité ? La raison est simple, « pratiquement tous les adolescents en Suède ont accès après les cours à Internet, qui met à leur disposition des sites pornographiques », expliquent les auteurs de l'étude. En effet, selon une statistique gouvernementale, 64% des Suédois de 12 à 16 ans possèdent leur propre ordinateur, quand 96% ont un téléphone portable avec un accès à Internet.
« Les générations d’avant devaient faire l’effort d’aller acheter des magazines pour avoir accès à de la pornographie, aujourd’hui, tout se fait en quelques clics », souligne Magdalena Mattebo, coauteur de l’étude, interrogée par l’agence de presse scandinave Tidningarnas Telegrambyra, et dont les propos sont rapportés par Gentside. « Je ne pensais pas qu’ils seraient si nombreux à en regarder aussi souvent. L’un de mes superviseurs sur cette étude avait déjà fait la même recherche dans le passé, mais à l’époque les gros consommateurs en regardaient une fois par semaine. »
Rappelons qu'en 2008, une étude similaire menée au Danemark avait déjà mis en exergue ce phénomène, avec un âge moyen estimé à 12 ans. En revanche, aux États-Unis, les adolescents attendent deux années supplémentaires avant de visionner leur premier film pornographique, à 14,3 ans pour les garçons, et à 14,8 ans pour les filles, selon une étude publiée en 2008 dans Cyberpsychology & Behavior.
Elodie Cohen Solal
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