« Aimer, boire et chanter », qui venait de lui valoir le prix Alfred Bauer à la 64e Berlinale était la dernière œuvre de ce cinéaste multi-tâche. Il sortira en salle, à titre posthume, le 26 mars. Scénariste, monteur, réalisateur, acteur… Alain Resnais était un homme au savoir-faire multiple, passionné par le septième art dès son plus jeune âge. Son premier film a été tourné à l’âge de 12 ans et il dédie ses études au cinéma. Il devient vite un espoir du cinéma tricolore après la sortie de plusieurs courts-métrages en 16 mm. C’est d’ailleurs grâce à ce type qu’il obtiendra sa première récompense. En 1950, il décroche l’Oscar du meilleur court-métrage en deux bobines pour son film « Van Goh ».
Alain Resnais était connu pour sa méticulosité de son travail. Pour le tournage de ses films, il n’hésitait pas à partir en repérage. Ainsi, pour le film « Hiroshima mon amour », Alain Resnais expliquait : « je commence en général par repérer tout seul les lieux de tournage. Quand je suis arrivé à Hiroshima pour la première fois, j'ai quitté l'hôtel à trois heures du matin et je suis parti au hasard à travers la ville... ». C’est grâce à ce film que la carrière d’Alain Resnais va exploser. Sur un scénario original de Marguerite Duras, cette œuvre appelle à la réconciliation entre les peuples par le biais d’un poème d'amour et de mort.
Au-delà de la littérature, Alain Resnais essayera souvent de concilier cinéma et théâtre. « Ce que je recherche toujours dans mes films, c’est une langue de théâtre, un dialogue musical qui invite les acteurs à s’éloigner d’un réalisme du quotidien pour se rapprocher d’un jeu décalé », avait-il expliqué en 2012. Dans son dernier film « Aimer, boire et chanter », il avait dit vouloir « réaliser une sorte de ratatouille, en cassant les barrières entre cinéma et théâtre pour gagner en liberté ».
Dans de nombreux films, Alain Resnais s’était entouré des mêmes acteurs. Ainsi Sabine Azéma, Pierre Arditi et André Dussolier vont souvent être amenés à collaborer avec le réalisateur français. Leur premier film ensemble, « La vie est un roman », remonte à 1983. Suivront « L’amour à mort », en 1984, « Mélo », en 1986, « Smoking/No Smoking », en 193 (film sans André Dussolier), « On connaît la chanson », en 1997, « Pas sur la bouche », en 2003 (sans André Dussolier), « Cœurs », en 2006, « Les herbes folles », en 2009 ou encore « Vous n’avez encore rien vu », sorti en 2012. Pour l’ensemble de son œuvre, Alain Resnais recevra, en 2009, un Prix exceptionnel du Festival de Cannes.