Les femmes manquent chaque année jusqu'à 36 jours de taf à cause des douleurs menstruelles. Les douleurs, ballonnements et autres nausées que peuvent engendrer les menstruations sont synonymes d'absence au bureau, mais aussi d'impossibilité d'assister à des sorties culturelles ou des rendez-vous pédagogiques... De l'annulation d'un rendez-vous pro, à celui d'un week end entier.
C'est en tout cas ce sur quoi insiste une nouvelle recherche américaine signée Joii, une marque innovante dans le secteur des soins menstruels. 45% des femmes interrogées dans le cadre de ce sondage relayé par le magazine Glamour UK ont également admises qu'elles n'étaient pas en mesure de faire de l'exercice en raison de l'inconfort de leurs règles. Une souffrance qui accable autant la vie perso des meufs que leur vie pro donc.
Bon du coup, on attend quoi pour normaliser le congé menstruel ?
Certains en ont eu grave marre d'attendre. Le 16 février dernier, l'Espagne faisait passer une loi exceptionnelle autorisant un "congé menstruel" aux femmes souffrant de règles douloureuses, initiative directement financée par la Sécurité sociale nationale. "C'est un jour historique", s'était réjouie la ministre Irene Montero. Toute femme souffrant de règles douloureuses pourra donc s'absenter du travail, pour une durée qui reste encore à déterminer. Un échange avec le médecin sera nécessaire au préalable.
Ce faisant, l'Espagne est devenu le premier pays européen à accorder des congés menstruels. Une mesure qui suscitera volontiers l'incompréhension des machos aux idées courtes. Pourtant, le congé menstruel est une question de logique - assurer la productivité au taf - mais surtout de respect des femmes, et de leur santé. Il répond également aux besoins des femmes souffrant de pathologies graves comme l'endométriose - une maladie dont souffrent une femme sur dix, comme nous le rappelle gravement Enora Malagré.
En 2022, une enquête réalisée par l'IFOP auprès de 993 françaises âgées de 15 ans et plus nous apprenait par ailleurs que 66% des salariées seraient favorables au congé menstruel en entreprise, et que 64% pourraient même y avoir recours si possibilité est. Alors, qu'est-ce qu'on attend pour rattraper notre retard ?
Peu de pays à travers le monde accordent ce type de congés pour l'instant il faut dire. On pense à la Corée du Sud, l'Indonésie, le Japon ou encore la Zambie. Et pourtant, c'est essentiel. Bien des voix expertes insistent d'ailleurs sur ce point. "Nous éprouvons un besoin plus fort de repos pendant nos règles, en particulier les un ou deux premiers jours, lorsque nos niveaux d'oestrogène - notre hormone énergisante - sont au plus bas", explique auprès de Glamour Le'Nise Brothers - professeure de yoga et nutritionniste agréée.
Pour cette dernière, le télétravail pourrait déjà être une alternative : "Lorsque vous travaillez à domicile, il y a moins de pression et vous avez plus de contrôle sur votre journée, vous pouvez aller à votre rythme, même vous réveiller un peu plus tard, sans le stress du trajet. Il est aussi plus facile de changer rapidement de vêtements". Conseil de la pro ? Se munir d'une bouillotte, à placer sur les genoux...