Eric Cempura est juriste en droit des affaires à la CCIP. Il a publié « Le guide de la reprise d’entreprise » aux Editions Delmas.
Eric Cempura : La transmission d’entreprise dans le cadre familial est un exercice complexe. L’entrepreneur peut décider de vendre son entreprise ou de la transmettre par donation. Dans ce second cas, c’est le notaire qui est le conseil. La première étape est l’estimation de l’entreprise. Le vendeur s’adresse à un expert auprès des tribunaux. En cas de vente, le fils ou la fille sont considérés comme des acheteurs. Le montage financier devient élément clé dans le projet de reprise d'entreprise. Il existe plusieurs systèmes : la holding de reprise consiste en la création d'une société dans le but de racheter par son intermédiaire les parts sociales ou les actions détenues par le parent dans sa société. Le chef d'entreprise peut aussi décider de mettre son entreprise en location-gérance. Le locataire (l’enfant) verse une redevance qui correspond à la valeur de l’affaire. En tout état de cause, il est indispensable que l’entrepreneur prévoie à l'avance la transmission de son entreprise sinon le coût fiscal au moment de son décès peut se révéler très élevé.
E.C. : Cette étape doit être organisée. Il ne faut pas prendre de décision anticipée. Au contraire, envisager avec un notaire tous les cas de montages possibles et les conséquences. C’est une réflexion d’ensemble où tout l’enjeu est de transmettre l’affaire en respectant les droits de chaque enfant sinon cela peut devenir vite explosif.
E.C. : Il n’y a pas de recette miracle. L’entrepreneur doit avoir une vision pragmatique et savoir si son fils ou sa fille est vraiment capable de reprendre l’entreprise. Il est important que le repreneur puisse se tester, apprenne le métier pour voir s’il a les qualités pour succéder à ses parents. Il y a un nombre trop important de reprises qui échouent en raison d’une mauvaise gestion de l’entreprise par le repreneur. Il faut raisonner comme si les enfants étaient des personnes extérieures et déterminer s’ils ont les compétences pour diriger l’entreprise.
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Crédit photo : Lifesize
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