"Dites-le avec des fleurs". On connaît le fameux adage, indissociable d'une fête commerciale qui l'est tout autant : la Saint Valentin. Cependant, il se pourrait bien que la formulation ait pris un sacré coup dans l'aile.
La raison ? Le coût écologique des bouquets de roses. Le commerce de ces fleurs aurait des effets si désastreux sur l'environnement qu'il serait temps de s'interroger : faut-il encore offrir des roses à la Saint-Valentin ?. Une question bien moins anodine qu'il n'y paraît. Car un bouquet de 25 roses importées engendrait par exemple "l'équivalent carbone d'un Paris-Londres en avion", dénonce Hortense Harang, fondatrice de Fleurs d'Ici. Une observation alarmante.
"Les roses, en ce moment, ce n'est pas de saison. Cela pousse entre mai et octobre", ajoute-t-elle au micro de RMC. De fait, comme le souligne Paris-Normandie, la grande majorité des roses vendues en février en France viennent du Kenya, d'Amérique latine ou de Hollande, "ces fleurs sont produites dans ces pays par une main-d'oeuvre pas très bien payée et exposée à des doses de pesticides bien souvent interdites en Europe", souligne Hortense Harang.
Effectivement, pour le commerce des roses, il faut notamment compter sur leur transport, les conditions de conservation, leur production, tout cela suscitant "un gâchis énergétique substantiel", fustige encore la spécialiste. Une enquête du journaliste Hugo Clément intitulée "Saint-Valentin : que cachent nos bouquets ?" et diffusée dans l'émission Sur le front met l'accent sur ce désastre écologique.
Le million de roses partant chaque jour d'une exploitation éthiopienne de 5 hectares, et voyageant en avion afin de circuler jusqu'en Europe, serait gavé "d'une quarantaine de produits dont des pesticides interdits, dans des quantités très importantes, des produits interdits dans l'Union européenne".
Voilà pourquoi les fleurs d'importation seraient un cadeau à rayer sans plus attendre de sa liste d'offrandes amoureuses. "Le problème, c'est qu'on a standardisé l'offre. On a mis dans la tête des gens qu'il fallait des roses à la Saint-Valentin, alors qu'il y a d'autres variétés qui existent", observe Hortense Harang.
La solution ? Privilégier autant que faire se peut les producteurs et fleuristes locaux, pour des produits de saison, à la circulation bien moins nocive pour l'environnement.