"I'm Not Here To Make Friends" ("Je ne suis pas là pour me faire des amis"). Une chanson qui porte bien son nom. Avec son nouveau clip, Sam Smith a généré des réactions pour le moins exacerbées. Dans cette vidéo, l'artiste non-binaire arbore des tenues flamboyantes, comme un corset et plusieurs robes. On le voit également avec des patchs sur les tétons.
Il n'en fallait pas plus pour susciter des commentaires queerophobes affolés. Effectivement, bien des internautes ont été choqués par ce défilé flashy de la part de la popstar. Certaines personnalités médiatiques britanniques comme Christine Hamilton ont carrément qualifié le spectacle "d'obscène et pornographique". Et, plus étonnant, des réactions négatives ont même pu être lues du côté... de la communauté LGBTQ.
Des voix critiques voient en cette négativité une forme d'hypocrisie. Et de grossophobie.
"Les homos grossophobes se moquent de Sam dans cette tenue, mais si un gay musclé portait ce même corset, ils seraient tous émoustillés", "Harry Styles, un homme hétéro qui montre sa féminité et qui porte des robes dans ses vidéos, se fait applaudir pour cela. Mais Sam Smith, une personne non-binaire qui fait la même chose se fait blâmer pour ça. Les réseaux sociaux me rendent malade", ont ainsi fustigé des internautes.
A l'unisson, le journal britannique Metro a publié une tribune pour défendre l'artiste : "Sam Smith est queer. Sam Smith est gros·se. Je dis 'gros·se' car j'ai appris, grâce au travail des militants, que 'gros' n'est pas un gros mot. C'est simplement descriptif. En tant que gros, on apprend à ses dépens que la société a une idée très particulière de ce à quoi les personnes grosses devraient ressembler et ce qu'elles devraient éprouver", déplore l'article.
La tribune voit en les critiques qu'a engendré ce clip une grossophobie ordinaire selon laquelle "les gros devraient forcément détester leurs corps".
Autre voix à défendre Sam Smith et son clip ? L'actrice et militante body positive Jameela Jamil. Sur Instagram, celle-ci a dénoncé les commentaires grossophobes. Et a protesté :"Les gens étaient d'accord avec le fait que Sam Smith soit gros·se quand iel chantait sur le fait d'être triste et solitaire. Mais ils refusent que Sam Smith soit heureux·se et confiant·e. Nous savons depuis des années qu'il existe de graves problèmes d'image corporelle dans la communauté LGBTQ+. Et pourtant, en 2023, les gens de cette même communauté sautent sur la moindre occasion de faire culpabiliser autrui".