La valise traîne encore dans un coin, quelques grains de sable s'échappent d'un tote-bag et les traces de bronzage de tongs s'estompent (nous avons d'ailleurs ressorti des chaussettes). Les mails recommencent à s'accumuler, l'air se fait frisquet, les jours raccourcissent. Oui, le cafard du retour de vacances nous guette. Mais réjouissons-nous : les séries reprennent- enfin- leur rythme de croisière. Et les nouveautés de cette rentrée s'avèrent excitantes. Voici les shows à binge-watcher mollement sur notre bon vieux canapé.
Le pitch : La docteure Ji-Yoon Kim (Sandra Oh) prend la tête du département d'anglais de l'université américaine de Pembroke, devenant la première femme et personne racisée à occuper ce poste. Et ce nouveau challenge ne sera pas de tout repos.
Pourquoi on regarde : Saluée comme un "excellent et fascinant documentaire" par l'autrice afroféministe Roxane Gay, Directrice prend comme point d'appui le microcosme universitaire pour scruter les discriminations raciales, le sexisme ou l'âgisme qui traversent toutes les couches de la société. Si l'on reprochera à la série co-créée par l'actrice Amanda Peet de ne pas pousser le curseur plus loin, Directrice réussit un joli numéro d'équilibriste entre comédie tendre et critique acide d'un monde mouvant. Et offre à la merveilleuse Sandra Oh un beau rôle de mère célibataire dépassée par les événements.
Diffusion depuis le 20 août sur Netflix
Le pitch : Justine, Ella, Anne et Yasmin sont quatre amies inséparables vivant à Los Angeles. Chacune confrontée à la crise de la quarantaine, elles tentent de jongler entre vie pro et familiale.
Pourquoi on regarde : Une histoire qui met à l'honneur des héroïnes de plus de 40 ans ? On applaudit le parti pris de la réalisatrice et actrice franco-américaine Julie Delpy, aux commandes de ce réjouissant projet (elle écrit, réalise et incarne l'une des protagonistes, Justine). Une série de 12 épisodes qui brossera le portrait drôle et vibrant de ces femmes qu'on a trop tendance à vouloir planquer.
Diffusion à partir du 6 septembre sur Canal +
Le pitch : L'Opéra suivra trois personnages au coeur du temple de la danse française, le Palais Garnier. Zoé (Ariane Labed), la danseuse étoile sur le déclin, Flora (Suzy Bemba), la jeune ballerine noire qui doit enfoncer des portes pour se faire sa place et Sébastien (Raphaël Personnaz), le tout nouveau et très ambitieux directeur de la danse.
Pourquoi on regarde : D'abord parce que l'Opéra de Paris reste cette institution que l'on fantasme, nimbée de mystère, dont on connaît l'exigence et devine les souffrances de celles et ceux qui rêvent un jour d'en effleurer les planches. Un terreau dramatique idéal pour la showrunneuse Cécile Ducrocq. Et on salue ce casting inclusif qui abordera la problématique du racisme qui ronge le milieu artistique à travers le personnage de Flora. Mais aussi le fléau de l'âgisme, qui sévit dans la danse comme au cinéma.
Diffusion à partir du 7 septembre sur OCS
Le pitch : Mira (Jessica Chastain) est dirigeante dans une entreprise de high-tech et se pose beaucoup de questions sur son mariage. Son mari Jonathan (Oscar Isaac), prof de philo conciliant, tente quant à lui de ménager son couple.
Pourquoi on regarde : Adaptation de la mini-série suédoise culte d'Ingmar Bergman, ce drame en cinq épisodes explorera les tourments intimes d'un couple hétéro contemporain. Sachant que ce projet est porté par le showrunner Hagai Levi- à qui l'on doit déjà les excellents En thérapie et The Affair- on parie sur le talent du scénariste israélien pour disséquer avec finesse les affres de la vie conjugale. Ajoutons à cela l'un des castings les plus sexy de l'année (Oscar Isaac meets Jessica Chastain) et une réalisation ultra-sophistiquée, et Scenes from a Marriage a tout pour devenir l'un des hits de 2021.
Diffusion sur OCS dès le 12 septembre
Le pitch : La série raconte l'histoire véridique du Dr. Christopher Duntsch (Joshua Jackson), étoile montante de la communauté médicale de Dallas. Ses patients entraient dans la salle d'opération pour des chirurgies de la colonne vertébrale et en sortaient mutilés ou morts. Deux confrères médecins, Robert Henderson (Alec Baldwin) et Randall Kirby (Christian Slater), ainsi que la procureure de Dallas Michelle Shughart (AnnaSophia Robb) décident alors de l'arrêter.
Pourquoi on regarde : Parce que cette série adaptée d'un podcast américain à succès et réalisée par une équipe 100% féminine promet d'être dark à souhait, entremêlant enquête, horreur et suspense sur le fil, tout en délivrant une critique acerbe du business de la santé. Et qu'on a hâte de découvrir Joshua Jackson dans le rôle de ce boucher aussi fascinant que terrifiant.
Diffusion sur Starzplay dès le 12 septembre
Le pitch : Amira Hussein joue de la guitare et rêve du prince charmant. Elle va intégrer un groupe de musique où elle rencontre la charismatique Saira.
Pourquoi on regarde : Trop rares sont les séries qui mettent en lumière des femmes, qui plus est des femmes musulmanes au coeur de leur narration. C'est là toute l'audace de We Are Lady Parts, écrite et réalisée par l'Anglo-pakistanaise Nida Manzoor, qui suit cette joyeuse bande de punk-rockeuses, naviguant entre modernité et traditions et décanillant gaillardement les stéréotypes. Fun, impertinente et nécessaire donc.
Diffusion sur BrutX dès le 15 septembre
Le pitch : La communauté d'une petite ville des Etats-Unis se retrouve confrontée à des événements étranges suite à l'arrivée d'un nouveau prêtre.
Pourquoi on regarde : The Haunting of Hill House, magnifique mini-série horrifique sur le deuil, figurait parmi les best of de 2018. Après une deuxième saison (The Haunting of Bly Manor) plus inégale, le showrunner Mike Flanagan rempile avec cette séduisante "messe de minuit". Atmosphère sombre, photographie somptueuse, musique creepy et visages familiers (on retrouvera notamment Zach Gilford de Friday Night Lights)... La bande-annonce nous plonge tête la première dans cet univers spectral si cher à Flanagan. On s'en pourlèche les babines.
Diffusion sur Netflix dès le 24 septembre
Le pitch : Les humains ont abandonné la Terre et se retrouvent exilés à travers l'univers sur différentes planètes sur lesquelles règne l'Empire galactique. Jusqu'au jour où ils décideront de le défier pour sauver l'humanité.
Pourquoi on regarde : Adaptation du recueil de nouvelles cultes d'Isaac Asimov, Fondation est un projet ultra-attendu par les fans de science-fiction. D'autant qu'il est porté par David S. Goyer, réalisateur de Blade:Trinity (2004) et co-scénariste de la saga Batman de Christopher Nolan. On a vu pire. Cette production colossale aux effets spéciaux spectaculaires devrait en mettre plein les mirettes aux amateurs de galaxies lointaines, très lointaines.
Diffusion sur AppleTV+ dès le 24 septembre
Le pitch : Une bande d'ados se retrouve traquée par un mystérieux tueur, un an après un accident mortel survenu le soir de leur remise de diplôme.
Pourquoi on regarde : Parce qu'on ne résiste pas à une énième resucée du mignonnet slasher teen de 1997, écrit par Kevin Williamson (Scream) et au casting délicieusement nineties (Jennifer Love Hewitt, Sarah Michelle Gellar, Ryan Phillippe, Freddie Prinze Jr). Dans cette version sérielle, pas de grande révolution côté intrigue, si ce n'est que l'on s'extirpera de la petite ville de pêcheurs du film pour s'implanter à Hawaï et que l'on découvrira les points de vue des différents protagonistes après le fameux accident. Un parfait guilty pleasure de huit épisodes à savourer pendant nos fraîches soirées d'automne.
Diffusion dès le 15 octobre sur Amazon Prime Video
Le pitch : Cette série suivra les jeunes années de Colin Kaepernick, le fameux quarterback des 49ers de San Francisco qui, en 2016, posa un genou à terre pendant l'hymne national pour protester contre les violences policières et le racisme aux Etats-Unis.
Pourquoi on regarde : Enfant noir adopté par une famille blanche, sportif activiste devenu icône planétaire, la figure et le parcours de Colin Kaepernick (interprété ici par Jaden Michael) avaient de quoi inspirer. Et c'est l'excellente Ava Duvernay (Selma, Dans leur regard) qui s'y colle, aux côtés du champion himself, qui conduira également la narration en voix off. Un coming-of-age passionnant qui promet une charge sans complaisance contre le racisme systémique.
Diffusion dès le 29 octobre sur Netflix