Diffusée en octobre dernier, cette nouvelle saison du Bureau des Légendes brille par son actualité, sa dimension politique et ses nombreux rebondissements. Après une saison 3 en demi-teinte, j'ai particulièrement apprécié la place d'honneur que retrouvent les personnages emblématiques du show, à commencer bien sûr par le retour de Guillaume de Bailly, alias Malotru (incarné par le brillant Mathieu Kassovitz) en France.
La nomination de Marie-Jeanne (Florence Loiret-Caille) à la tête de la Direction Géénrale de la Sécurité Extérieure (DGSE) donne une nouvelle dimension à la série : quelle satisfaction de voir une femme à la direction ! Et enfin, les aventures toujours aussi palpitantes de Marina Loiseau (Sarah Giraudeau) qui, regonflée à bloc, met le cap sur la Russie.
Le fil rouge de cette saison 4 nous plonge dans les sphères de la haute cyber-sécurité, un univers passionnant que l'on découvre grâce à des petits génies de la DGSE, qui jusqu'ici s'étaient faits plutôt discrets dans la série.
Et bien sûr, l'arrivée du talentueux Mathieu Almaric dans le rôle du responsable de la sécurité interne de la DGSE, ne gâche rien. Un personnage aux traits inquiétants, que le réalisateur de Poulet aux Prunes incarne à la perfection.
Disponible en replay sur le site de Canal Plus
Après une première saison à cent à l'heure, on aurait pu craindre que la saison 2 de la série La Casa del Papel traîne un peu en longueur. Mais c'est tout le contraire. Cette série espagnole que j'ai bingewatchée en quelques soirées raconte le braquage en temps réel de la Fabrique de la Monnaie de Madrid, la série espagnole
En l'espace de neuf épisodes, les scénaristes sont parvenus à nous servir un dénouement parfait, sans nous laisser sur notre faim, bien qu'on soit un peu tristes à la fin de voir les personnages repartir chacun de leur côté....
L'annonce d'une saison 3 m'a toutefois soulagée, puisque je me suis dit que ce n'était finalement qu'un au revoir. Mais cette nouvelle me laisse légèrement septique : les scénaristes auront-ils suffisamment d'imagination pour apporter un nouveau souffle au show ou cette saison sera-t-elle celle de trop ?
Disponible sur Netflix
Fidèle à son ton satirique et déjanté, la saison 3 de Dix pour cent s'avère haute en couleurs, et enchaîne les scènes burlesques, voire parfois carrément irréalistes mais qui contribuent indéniablement au charme de la série.
Comme toujours, le casting des guests est au top : Jean Dujardin, Isabelle Huppert, Gérard Lanvin... Mais tous les fans seront certainement d'accord pour dire que les vrais stars dans Dix pour cent, ce ne sont pas les célébrités mais les agent·es.
Et côté évolution des personnages, la saison 3 ne nous laisse pas en reste : Andrea vit sa grossesse aux côtés de sa compagne Colette et gère tant bien que mal la présence oppressante de son patron Hicham (également le père de son bébé).
Camille est promue agente, Mathias renoue avec sa femme et semble plus déterminé que jamais à reprendre les rênes d'ASk, tandis que Gabriel sombre dans la dépression après sa rupture avec Sofia.
Cette nouvelle saison se démarque également par le panel de sujets sociétaux et féministes, que la créatrice de la série Fanny Herrero continue d'explorer. Dans la saison 1, elle nous parlait du harcèlement sexuel que subissent les actrices dans le milieu du cinéma (épisode 6).
Cette fois, elle évoque la difficulté pour les couples de même sexe de devenir parents, et donne un aperçu des obstacles qu'une femme peut rencontrer pour concilier maternité et carrière professionnelle.
Un beau mélange à la hauteur de mes espérances. Vivement la saison 4 !
Disponible en replay sur le site France Télévisions et sur Netflix
Netflix l'avait vendue comme une série horrifique, un bon gros flip télé à binge-watcher voracement. The Haunting of Hill House est bien plus que cela. Car le point de départ scénaristique- les retrouvailles de frères et soeurs qui, enfants, ont grandi dans une maison hantée- sert de prétexte à ausculter une fratrie éreintée par la perte d'un être cher. Au fil de cette mini-série addictive se déploie une galerie de personnages tristes aux failles plus ou moins béantes. Chaque épisode se faufile dans les interstices de leur psyché brisée et prend le temps de débusquer les secrets qui les rongent à travers des allers-retours entre passé et présent.
Bien sûr, il y a des fantômes, des portes qui grincent, des poignées de porte qui s'abaissent, des bonhommes qui font peur et des jump-scares. Mais ce folklore spectral se met avant tout au service d'une dramaturgie bien plus profonde qui fait de The Haunting of Hill House une bouleversante série sur le deuil.
Diffusée sur Netflix.
C'est la série féministe de l'année. Killing Eve met en scène la traque acharnée d'une serial-killeuse par une agente des services secrets britanniques. Un pitch qui pourrait être très basique s'il n'était pas signé par l'excellente Phoebe Waller-Bridge, à qui l'on doit le bijou d'humour noir Fleabag. Sous sa plume mordante, le jeu du chat et de la souris devient irrésistible.
Entre l'enquêtrice control-freak (Sandra Oh, magique) et la psychopathe foldingue (Jodie Comer, glaçante à souhait) s'installe un jeu de séduction et de fascination. Elles se cherchent, se devinent, se tournent autour, se bastonnent. Et pendant ce temps, ces messieurs font le thé, font la popote à la maison ou se font tuer. Killing Eve réinvente les codes du thriller féminin avec drôlerie et style. La régalade.
Diffusée sur Canal+.
3- Wanderlust (saison 1)
Joy et Alan ont la cinquantaine passée, trois enfants, une jolie maison bohème. Ils s'aiment toujours, mais leur vie sexuelle a du plomb dans l'aile. Comment relancer la machine quand les rouages sont rouillés ? Comment ajouter du piment, ce petit quelque chose de désirable qui s'est émoussé au fil des années et s'est dilué dans la routine ? Cet ingrédient, Joy et Alan vont aller le chercher à l'extérieur pour tenter de mieux se retrouver dans la chaleur de leur foyer. Le couple va doucement glisser vers un adultère consenti.
Wanderlust aborde le thème de la sexualité des couples mariés avec tendresse, sans jamais juger ses personnages. Piquante et culottée, la série se teinte de gravité lors de petits moments de grâce, comme cette séquence incroyable dans un cabinet de psy, qui s'étire dans le silence, portée par le talent polymorphe de Toni Collette. Une jolie surprise.
Diffusée sur Netflix.
Elles ont échoué au pied du podium, mais ne déméritent pas : The Handmaid's Tale (saison 2), Le Bureau des légendes (saison 4), Sharp Objects (saison 1), Bodyguard (saison 1).
Loin de la rom-com qui voyait Whitney Houston faire ses débuts cinématographiques face au grand Kevin Costner, le Bodyguard de Netflix est une série en six épisodes au scénario impeccable qui nous plonge dans les eaux troubles de la sécurité intérieure britannique.
La première scène nous saisit instantanément. David Budd, un ancien militaire reconvertit dans la protection rapprochée, réussit à appréhender un attentat terroriste dans un train de banlieue londonien, et à éviter l'exécution de la kamikaze-victime par la même occasion. Il est alors promu auprès de la Ministre de L'Intérieur.
S'en suivent des péripéties effroyables et réalistes qui contrastent avec la personnalité discrète et stoïque du protagoniste interprété par un Richard Madden (Robb Stark, dans Game of Thrones) bluffant de justesse. A regarder seule ou à deux, en VO pour apprécier les "r" roulés de l'acteur écossais.
Diffusée sur Netflix
On avait déjà écrit une critique dithyrambique sur le reboot, Les Nouvelles Aventures de Sabrina n'allaient certainement pas finir au pied du podium. Dans cette nouvelle version, la jeune sorcière se bat pour le droit et la protection des femmes, ne jure que par la sororité et affronte à mains nues les démons de sa ville, Greendale.
Une sorte de Buffy contre les Vampires contemporain qui aborde les sujets et tabous actuels avec finesse. Kiernan Schirpa, l'actrice principale, a été à bonne école ; elle jouait Sally Draper, la fille de January Jones et John Hamm dans Mad Men.
Rien à dire, on adore.
Diffusée sur Netflix
Si vous ne connaissez pas encore les Pearsons, les vacances de Noël sont là pour ça. Plongez-vous dans l'histoire de Jack, Rebecca, Kate, Kevin et Randall, avec un gros paquet de mouchoir et une bonne âme pour vous accompagner dans cette épopée des temps modernes - qui sait si bien dépeindre les rapports humains et leurs émotions, et jouer avec les nôtres chaque semaine.
Rien que pour le premier épisode, ça vaut le coup. On évitera de vous en dire plus, ça gâcherait l'intrigue, mais si l'on devait nommer une série qui nous donne envie de serrer nos proches dans nos bras malgré nos querelles, ce serait celle-là.
Diffusée sur Canal +
Après une première saison endiablée où elle tombe enceinte de manière pas du tout prévue, on retrouve Loulou pour une saison 2 avec toujours autant de plaisir. Pendant ces 10 nouveaux épisodes de six minutes, on suit les doutes de Loulou, jouée par la formidable Louise Massin. La question qu'elle se pose sans cesse : est-elle une bonne mère ?
Les années ont passé et son fils Alex a maintenant 4 ans. Loulou ne peut pas l'élever sans l'aide de sa bande de potes composée d'Alice, Marie et Max. Elle va tour à tour organiser le goûter d'anniversaire d'Alex, le perdre sur la plage ou lui expliquer qu'il ne doit pas montrer son "tchin tchin" à l'école aux filles.
Le père de son fils, Marcus, lui rappelle pourtant "Tu as réussi à le maintenir en vie jusque là : c'est énorme". On est d'accord, c'est énorme.
Loulou doute aussi sur ses capacités de séduction et va lutter pour retrouver son modjo.
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Oui, on sait, les critiques n'ont pas été tendres avec cette saison finale de la série à succès de Netflix House of Cards. Elle est pourtant vivifiante pour la représentation des femmes de pouvoir à l'écran.
A la suite des accusations d'agression sexuelle contre l'acteur Kevin Spacey, qui jouait un des deux rôles principaux aux côté de Robin Wright, la production a décidé de l'évincer et de faire mourir son personnage de Francis Underwood.
L'intrigue laisse maintenant la place aux femmes et à leurs luttes de pouvoir, avec une femme présidente des Etats-Unis, Claire Underwood, aussi manipulatrice et intraitable que l'était Franck Underwood. On retrouve également des femmes d'affaires, des conseillères et des membres femmes du gouvernement qui prennent le pouvoir et qui montent en puissance. Rien que pour voir autant de femmes à l'écran dans des positions qu'on leur laisse rarement, on adore. A voir pour les amatrices de politique.
Diffusée sur Netflix
Cette série est notre petit bonbon de l'année et on déguste chaque épisode avec délice. On retrouve pour cette nouvelle saison toute l'agence ASK avec ses hauts et ses bas.
Toujours aussi bien écrite et bien jouée, la série se concentre de plus en plus sur la vie de bureau de l'agence. Alors on se retrouve tous et toutes un peu dans les aléas des personnages, entre congé maternité, impossibilité de se décoller du travail, échec professionnel, déception ou manipulation des collègues mais aussi fêtes et réussites.
Mention spéciale pour l'épisode avec Isabelle Huppert en guest, qui joue une actrice qui ne peut pas s'arrêter de tourner au point de se mettre en danger légalement. Elle y est drôle et surprenante.
Diffusée sur France 2