C'est une annonce qui a suscité l'indignation, et encore heureux vu la gravité de la chose : la Première ministre ultra conservatrice d'Italie Giorgia Meloni a donné l'ordre de supprimer le nom de la mère non-biologique des certificats de naissance d'enfants conçus par PMA, ainsi que de ne plus enregistrer les enfants nés de personnes du même sexe.
Le gouvernement menace de mettre en place cette politique lesbophobe que d'aucuns jugent discriminatoire : comme l'ONG Human Rights Watch qui a rapidement protesté contre cette initiative. Ainsi que les principales concernées. Du côté du magazine LGBTQ Pink News, une mère de famille, Michela, alerte aux côtés de sa conjointe : "Nous ne voulons pas vivre dans la peur ! Le gouvernement italien doit penser aux familles".
"Je ne veux pas me sentir obligé de quitter l'Italie, mais personne ne devrait être obligé de le faire", poursuit vivement Michela. En France aussi, les voix retentissent. Ainsi, SOS Homophobie a lancé un appel à manifester en soutien aux mères lesbiennes d'Italie et à leurs enfants. Le but ? Dénoncer "la politique violemment lesbophobe et plus généralement anti-LGBTI de Giorgia Melloni".
La manifestation proposée par Sos Homophobie prendra place à Paris, devant l'ambassade d'Italie, ce vendredi 27 juillet à 18h, en soutien aux mères lesbiennes, à leur famille, mais aussi "à l'ensemble des personnes LGBTI menacées dans leurs droits". L'association souhaiterait notamment sensibiliser l'Union européenne "pour faire cesser au plus tôt ces atteintes contraires aux droits fondamentaux et au principe d'égalité".
Et SOS Homophobie de rappeler l'évidence, toujours bonne à relayer : "s'attaquer aux lesbiennes et aux familles homoparentales, c'est s'attaquer aux droits des femmes et à ceux des familles tout court". Assertion capitale, qui traduit bien l'urgence d'une situation alarmante : le mois dernier, à Padoue (Vénétie), dans le nord du pays, une trentaine de familles déjà aurait reçu un courrier des autorités italiennes leur enjoignant de supprimer des actes de naissance "le nom de la mère n'ayant pas porté l'enfant".
Des chiffres qui augmentent. Michela comme d'autres a par ailleurs reçu ce courrier. Elle s'attriste, toujours, à Pink News : "Nous sommes une famille comme toutes les autres familles. Nous sommes heureuses. On imagine pas quelqu'un devenir parent, puis être retiré de son devoir d'être parent. Il y a beaucoup de gens qui pensent que c'est absurde et qui s'y opposent !".
Des rassemblements de protestation auraient également lieu à Marseille (consulat d'Italie, 56 Rue d'Alger ,13006), à Bruxelles, ou encore à Lisbonne.