Fait-il bon être homo, lesbienne, trans, en France, en 2023 ? Pas forcément non. Et ce malgré la mise en lumière de plus en plus ample des discriminations, le traitement de ces sujets dans les médias et la pop culture (séries, films), la parole des principales concernées... La violence et la haine demeurent au bout du chemin.
C'est ce que déplore d'ailleurs l'association SOS Homophobie. Comme chaque année, l'assoce a délivré son fameux rapport. Et les chiffres n'éveillent en rien notre optimisme en cette nouvelle édition. Et pour cause : le nombre d'agressions physiques LGBTIphobes signalées à SOS homophobie a augmenté... de 28 %.
LGBTIphobes, c'est à dire : des violences (verbales, physiques, sexuelles) qui touchent les gays, les lesbiennes, les bis, les trans... En France, une personne LGBTI était agressée physiquement tous les deux jours l'an dernier. Où ? Dans les lieux publics, dans la famille, dans le voisinage... Partout, en fait.
Pour collecter ces précieuses infos, SOS Homophobie a recueilli via ses dispositifs d'écoute traditionnels les témoignages de 1 506 personnes concernées : des victimes d'actes lesbophobes, gayphobes, biphobes, transphobes et/ou intersexophobes. Autant d'actes de haine qui font froid dans le dos en cette année qui aurait pu être heureuse - puisque nous célébrons les 10 ans de la loi sur le Mariage pour toutes et tous.
Un chiffre qui compte parmi d'autres : 27 %.
Ca, c'est le taux d'augmentation des violences commises à l'encontre des personnes trans. SOS Homophobie s'alarme carrément sur une "explosion de la transphobie", qui se manifeste aussi bien par "des actes de rejet" que par des insultes et des discriminations. "Ces actes ont eu lieu principalement dans les commerces, sur internet et dans l'entourage familial", observe encore l'assoce. Transphobie partout, justice nulle part.
Les mots du rapport sont limpides : "Les femmes trans sont les principales victimes. Dans 74 % des agressions pour lesquelles le genre de l'agresseur·se est connu, un homme est impliqué. Les contextes les plus communs sont : les commerces et administrations (20 % des cas), Internet (18 %), la famille et l'entourage (13 %)".
D'où l'importance pour l'association d'agir dès aujourd'hui : en se mobilisant, en sensibilisant, par l'éducation, l'information, la formation des professionnels aussi. Les initiatives ne manquent pas. Le rapport est net à ce propos : "Il est indispensable de lancer une grande campagne nationale sur les LGBTIphobies afin de sensibiliser la société française et faire reculer les actes de haine. La lutte contre les LGBTIphobies nécessite la mobilisation de toutes et tous : citoyennes et citoyens, entreprises, administrations publiques".
On attend quoi ?