Ce vendredi 31 mars, c'est la Journée internationale de la visibilité transgenre. Un jour annuel qui a pour but de mettre en avant les voix trans, leur militantisme, mais aussi l'importance de lutter pour le respect des droits des personnes concernées. C'est essentiel alors que perdure encore une transphobie trop banalisée.
Ironie cruelle, c'est cette même semaine que vient d'être définitivement adoptée dans l'Etat du Kentucky une loi visant à réprimer les droits des personnes trans, et notamment des plus jeune. Aux Etats-Unis, cette mesure vise à interdire aux mineurs l'accès aux soins leur permettant d'effectuer convenablement leur transition.
Autrement dit ? Aussi bien la chirurgie et la thérapie hormonale que les bloqueurs de puberté. Tous celles et ceux qui sont âgés de moins de dix huit ans ne pourront donc y avoir accès...
C'est une loi qui semble rétorquer avec virulence aux modèles mis en avant par d'autres pays. Et parmi ceux-ci, le plus emblématique : l'Espagne et sa "ley trans" votée en février dernier. Cette loi autorise aux personnes de 16 ans et plus de changer librement de genre, sans nécessiter l'autorisation de quiconque, ni diagnostic médical ou psychologique préalable, ou traitement hormonal. Pour la ministre espagnole de l'égalité, Irene Montero, il s'agit d'une forme de reconnaissance nécessaire des droits des personnes transgenres au sein de la société.
A l'inverse, la loi passée aux Etats-Unis interdit mène les médecins de mener à bout tout traitement de patients mineurs, qui aurait déjà été initié. En somme, d'arrêter leur accompagnement médical nécessaire durant la transition de leurs patients. Ce qui inquiète énormément les associations. Depuis le 29 mars dernier, nombreux sont ceux à se mobiliser dans les rues du Kentucky pour faire entendre leurs voix indignées à ce propos.
Et pour cause, pour les personnes concernées, comme pour bien des organisations, il s'agit là "de la pire loi anti-trans du pays", relève Libération, qui a également observé "un contexte national tendu" suite à l'adoption de cette mesure particulièrement restrictive.
Au gré des prises de parole des militants comme des politiques (et notamment des représentants démocrates), poursuit le reportage du journal, les mots lâchés sont particulièrement forts : "Des enfants trans vont mourir à cause de cela", "Notre sang est sur vos mains", "Le Kentucky sera du mauvais côté de l'histoire".