C'est une séquence qui a beaucoup fait réagir et a indigné. La nouvelle émission de Léa Salamé Quelle époque diffusée ce samedi 15 octobre sur France 2 a réuni sur un même plateau la maire transgenre Marie Cau, première maire trans de France, et l'autrice et activiste transphobe Dora Moutot. Ce qui a engendré un échange évidemment... tendu.
Car au sein du talk show, Dora Moutot, pour qui la biologie détermine l'identité sexuelle d'une personne, a affirmé : "Pour moi, Marie Cau, c'est un homme. Un homme transféminin. Une personne qui est biologiquement un mâle, ça, on ne peut pas dire le contraire, mais qui a des goûts qui correspondent à ce que l'on appelle le genre femme, défini par des stéréotypes malheureux. Mais aujourd'hui, on bascule dans une société du ressenti".
Une réflexion à laquelle Marie Cau a rétorqué : "Si madame Moutot considère qu'être une femme, c'est avoir un utérus, je respecte. Mais malheureusement, la majorité des femmes ne veulent pas être réduites à une vision anatomique". Dora Moutot, qui a fait l'objet d'une enquête sur le site Arrêt sur Images, a également été qualifiée de "transphobe".
"Pour moi, être une femme, ce n'est pas se limiter simplement à une anatomie. Sinon on ne serait que des animaux intelligents. Le genre se construit par rapport à votre environnement, votre éducation, votre parcours de vie, votre sensibilité", a détaillé Marie Cau sur le plateau du talk show de France 2. "Vous êtes transphobe, et ça fait des années que vous insultez les femmes trans."
Face aux propos violents de Dora Moutot, l'humoriste Jérémy Ferrari, présent sur le plateau, est monté au créneau : "Ce qui aurait été intéressant, c'est d'avoir quelqu'un sur ce plateau avec des idées contraires, mais qui ne serait pas arrivé comme vous, complètement excitée, à chercher dans le monde tout ce que les trans auraient pu causer comme problème", s'est indigné le comédien. "Vous n'avez pas d'argument, il n'y a que de la haine, de l'agressivité quand vous parlez."
Un "débat" qui a engendré son lot de commentaires indignés sur les réseaux sociaux.
"Les femmes transgenres ne sont pas des hommes déguisés en femmes, c'est faux pour une dizaine de raisons, il faut apprendre à se taire, l'humilité, la compassion et le sens de la honte, la transphobie tue", "Mme Moutot a eu des propos à incitation à la haine, elle met en danger des vies en parlant ainsi, c'est honteux !", ont ainsi réagi des spectateurs, d'autres affirmant que Dora Moutot "se contente d'exprimer une opinion".
"Les propos de Dora Moutot sont d'une grande violence. Chaque personne doit être respectée par-delà son identité de genre ou son orientation sexuelle. Ce n'est pas aux autres d'en définir les contours. Pour reprendre les mots d'Amin Maalouf, "c'est notre regard qui libère", a réagi Isabelle Rome, la ministre chargée de l'égalité femmes/hommes, sur Twitter.
"Hier soir, j'ai rencontré une jeune femme remplie de peur, de haine et de colère. Il n'y a pas eu de débat. J'espère qu'un jour, elle trouvera la paix intérieure et l'amour qui pourra la rendre heureuse", a de son côté achevé Marie Cau sur Twitter, suscitant les soutiens d'une grande partie d'internautes.
Cette séquence a fait réagir SOS Homophobie : "SOS homophobie condamne avec la plus grande fermeté le choix de France 2 et Léa Salamé d'avoir invité une journaliste ouvertement transphobe. SOS homophobie saisit l'Arcom (ex-CSA-ndlr) pour signaler cette séquence d'une violence inouïe. Tout notre soutien à Marie Cau."
Cette confrontation violente a également été commentée par La Briochée, candidate trans de l'émission Drag Race France : "Je suis trans, je suis fière, j'existe, mon identité est un fait, mon identité n'est pas un débat".