Le 22 août dernier, Dora Moutot (du compte Instagram T'as joui ?) et Marguerite Stern (ex-Femen et initiatrice des collages contre les féminicides) publiaient une tribune dans les colonnes de Marianne, intitulée Mme Elisabeth Borne, féministes, nous nous inquiétons de ce que devient le Planning familial.
Ce qui a motivé ce texte ? Une affiche de l'association qui illustre les grossesses vécues par des hommes transgenres, et affirme qu'"au Planning, on sait que des hommes aussi peuvent être enceints".
"Cette affiche n'est pas un hasard. Elle reprend un vocabulaire utilisé par les militants transactivistes. Sa publication est donc l'occasion de vous alerter sur les problématiques que soulève l'idéologie transactiviste qui est en train de parasiter cette institution", signaient-elles dans la tribune de Marianne. Car voilà, les deux militantes autoproclamées "femellistes" prônent une lutte féministe excluant les personnes trans.
Des propos également tenu l'extrême droite notamment, mais que la secrétaire d'Etat à l'égalité entre les femmes et les hommes, Isabelle Rome, a rapidement contredits. "Le Planning familial est une association historique essentielle pour les droits des femmes et l'accès à la contraception et à l'IVG. J'en soutiens pleinement l'action", avait-elle réagi. "Ne laissons pas l'extrême droite attiser les haines en instrumentalisant une campagne de communication dont je peux comprendre qu'elle ne fasse pas consensus."
Seulement, sa position ne fait pas l'unanimité au sein du groupe Renaissance.
Caroline Yadan, députée Renaissance et suppléante du ministre Stanislas Guerini, a ainsi remercié les deux activistes "de l'avoir alertée et fait part de leurs inquiétudes sur les dérives du Planning familial", et lancé : "Il y va de l'avenir de notre société. L'obsession identitaire fait déjà des ravages dans notre jeunesse. Il faut réagir. Maintenant."
Ce mardi 30 août, Dora Moutot et Marguerite Stern ont également été reçues par la députée Aurore Bergé, présidente du groupe Renaissance à l'Assemblée nationale, qui a également témoigné son soutien à leur cause, saluant "des militantes des droits des femmes et de leurs libertés", "de celles qui ne se cachent pas derrière un pseudo sur Twitter mais prennent des risques, s'exposent, s'engagent". Et de marteler : "L'égalité des droits ne passe pas par l'invisibilisation des femmes".
Des tweets qui n'ont pas manqué de faire réagir d'autres député·es de la majorité.
"Les personnes trans ne sont ni une idéologie, ni une obsession – vocabulaire qui fait écho aux discours haineux entendus en Pologne ou en Hongrie. Ce sont des êtres humains avec des droits comme les autres, ni plus, ni moins. Nier leur existence tue", a ainsi taclé Raphaël Gérard, député Renaissance. Et l'eurodéputé Renew Pierre Karleskind de renchérir : "Une bonne occasion de rappeler que les thérapies de conversion sont interdites en France et c'est bien heureux. Les personnes trans ne sont pas des obsessions, ce sont des individus."
Ce n'est visiblement pas totalement clair au sein de la majorité.