66,87 % en faveur du texte, et 33,13 % contre et une participation de 74,01 %. Ce lundi 26 septembre, les Cubaines et Cubains ont voté en grande majorité pour le nouveau code de la famille, lors d'un référendum inédit car pour la première fois porté sur une loi.
Celui-ci, qui remplace l'ancien texte datant de 1975, définit désormais le mariage comme l'union de "deux personnes", sans mention de genre, légalisant ainsi le mariage homosexuel. Il autorise également l'adoption homoparentale, renforce les droits des enfants, des personnes âgées et des personnes en situation de handicap, et permet de reconnaître légalement plusieurs pères et mères, au-delà des parents biologiques. Enfin, il rend légale la GPA (gestion pour autrui) "solidaire", soit sans fins lucratives.
Une avancée qui place Cuba sur le podium des pays les plus progressiste d'Amérique latine en termes de droits sociaux, mais qui ne leurre pas les opposant·es au gouvernement.
"Le oui a gagné. Justice a été rendue (...) Il s'agit de régler une dette envers plusieurs générations de Cubains, dont les projets familiaux attendent cette loi depuis des années", s'est félicité le président cubain Miguel Diaz-Canel. Pour le militant gay Maykel Gonzalez Vivero, si l'heure est à la victoire, il est important d'attendre l'application du texte pour se réjouir pleinement. "Nous avons gagné ! Cuba a son Code des familles. Il s'agit maintenant de le faire respecter", a-t-il réagi sur Twitter.
Le dissident Manuel Cuesta Morua rappelle toutefois qu'il est important d'analyser ce "oui", et de ne pas "interpréter ce vote comme un soutien au régime", insiste-t-il auprès de l'AFP. "De nombreux militants de la communauté LGBT veulent des changements profonds et ont vu (...) une occasion presque unique de faire avancer certains droits". Et d'ajouter : "Le total du vote contre et de l'abstention est presque égal, voire supérieur, au total de ceux qui ont voté oui".
Pour rappel, en juillet 2021, lors d'une mobilisation historique face à la crise économique que traverse le pays (les manifestant·es scandant "Nous avons faim" et "Liberté"), 500 personnes avaient été condamnées, certaines jusqu'à 25 ans de prison. Des conséquences judiciaires dramatiques que n'a pas manqué d'épingler l'ambassade américaine à La Havane : "[ce vote] ne change pas la nature antidémocratique du régime cubain. Le peuple cubain mérite que soient respectés tous ses droits humains".