La GPA (gestation par autrui) reste un sujet qui divise. Afin d'y voir plus clair quant à la position des Français·es à l'aube de l'élection présidentielle, l'Ifop a mené un sondage pour le magazine Femme Actuelle. Verdict : c'est chez les femmes que les avis sont le plus favorables à une légalisation.
Ce lundi 7 février, l'institut a ainsi publié ses résultats : 72 % des répondantes sont pour l'autorisation de la procédure lorsque les parents demandeurs sont hétéros, 62 % lorsqu'il s'agit d'un couple homo (une différence qui en dit toutefois long sur l'homophobie qui règne au sein de notre société).
Chez les hommes, si la proportion positive est similaire pour les couples hétéros, elle est moindre (51 %) pour les familles homoparentales. Au total, cela fait une bonne majorité de 57 % des Français·es à estimé que la GPA devrait être autorisée sur le territoire.
Huit ans après le mariage pour tous, c'est une adhésion qui a progressé de 16 %, soit une avancée qu'on peut qualifier de majeure. Et ce, même chez les catholiques praticant·es, avec 52 % de répondant·es à être pour.
Autre angle particulièrement intéressant de cette enquête : les participant·es restent plus progressiste sur le sujet que leurs candidat·es. Le magazine TÊTU, qui a décrypté le rapport, note par exemple que 69 % des électrices de Jean-Luc Mélenchon sont pour, bien que le candidat de la FI ait évoqué clairement dans ses colonnes : "Je ne crois pas à une GPA éthique et bénévole".
Même constat chez les électrices de Marine Le Pen, dont un peu moins de 68 % s'estiment favorables, contrairement à l'ex-présidente du Rassemblement national qui considère la procédure comme une "dérive mortelle pour notre société".
"Les femmes comprennent de quoi il s'agit parce que ce sont les premières concernées. Elles savent ce que peut représenter une grossesse et l'infertilité", analyse Alexandre Urwicz, président de l'Association de défense des familles homoparentales (ADFH), auprès du média. "On voit un manque de courage politique de la part des candidats à s'emparer de cette question, alors même que la société est mature sur le sujet", observe-t-il.
Et de conclure : "La GPA est un sujet qui rassemble au-delà des clivages politiques. Aujourd'hui, la minorité, ce sont les anti-GPA".