Trop, c'est trop. Et Hoshi a décidé d'alerter. Ce 26 mai, la jeune chanteuse de 25 ans a posté un message virulent sur Twitter pour dénoncer le harcèlement lesbophobe et les menaces de mort qu'elle reçoit quotidiennement sur les réseaux sociaux. Un cyberharcèlement qui a notamment pris de l'ampleur suite à son apparition lors des Victoires de la musique en 2020. La chanteuse y avait interprété son tube engagé Amour censure qui pointe l'homophobie encore trop systémique en France. Lors de sa prestation, Hoshi avait embrassé l'une de ses danseuses, ce qui n'avait pas manqué de faire bondir les haineux.
Un déferlement malveillant qui avait entraîné un dépôt de plainte auprès du parquet de Paris, pour des faits de harcèlement moral et sexuel "en meute", "menaces de mort et de viols", injures aggravées et provocation à la haine.
"Ça fait plus de 2 ans que j'ai porté plainte pour les menaces et les injures à caractère homophobe que je reçois depuis ma chanson Amour Censure. Je fais bonne figure. J'ignore. J'essaye d'être forte, mais voilà ce que je reçois encore fréquemment. La justice est lente, très lente", écrit Hoshi sur Twitter, joignant des exemples de captures de messages haineux reçus sur Instagram, agrémentés d'emojis représentant des armes.
"Je vis avec la peur quotidienne que l'un d'entre eux passe à l'acte. Comptez-vous agir ?", interpelle la chanteuse en identifiant le président Emmanuel Macron et la Première ministre Elisabeth Borne dans sa publication.
Lors de son dépôt de plainte en mars 2020, l'agente de Hoshi, Gia Martinelli, avait expliqué : "Ils ont retrouvé son adresse, menacé de la tuer, de faire du mal à sa famille et à ses fans. Il y a également eu des tentatives de piratage de ses comptes. C'est difficile à porter, surtout pour une fille de 23 ans. Elle veut se battre, y compris pour tous ceux qui ne peuvent pas se battre. On sait qu'il y a des suicides qui découlent de ces harcèlements."
Une situation d'urgence sur laquelle l'avocat de la chanteuse Eric Morain a insisté sur Twitter ce jeudi 26 mai : "Effectivement, cela fait très exactement 27 mois que nous avons déposé plainte. La veille du confinement (ce qui a tout ralenti), puis vint la création du PNLH (ce qui a créé des transferts de dossiers), sans compter des moyens d'investigations alloués insuffisants ainsi qu'une manque de prise en considération de ces infractions trop souvent jugées secondaires. Le dialogue continue avec le Parquet, mais la lutte contre la haine en ligne reste hélas un bien trop long chemin pour les victimes."
L'appel de Hoshi sera-t-il entendu ? Si l'association SOS Homophobie a réagi sous son message ("Tout notre soutien Hoshi ! Comme toujours, nous sommes là si besoin"), aucun membre du gouvernement n'a encore répondu publiquement à la chanteuse.