Suite aux requêtes d’étudiants, l’UFC-Que Choisir a décidé de mener une enquête sur les marchands de listes d’annonces immobilières ; au final, l’association a déposé treize plaintes contre des enseignes. « Il y a beaucoup d'étudiants qui se font arnaquer chaque rentrée », confirme Julie Poupat, de la Confédération étudiante. Une liste d’annonces donne un « taux de réussite de 5 à 6% pour trouver un logement », selon elle.
L'enquête a été menée à Paris et dans 10 autres villes universitaires. Dotés d’une caméra cachée, les enquêteurs se sont fait passer pour des étudiants en recherche de logement, et ont ainsi testé 15 enseignes de marchands de listes. Le résultat : « affligeant », d’après le président d’UFC, qui souligne que ces enseignes sont moins efficaces que le marché gratuit.
Les vices de forme sont nombreux : impossibilité pour les vendeurs de fournir des critères de recherche précis (loyer, surface), volonté de masquer l'activité réelle pour se présenter comme agence immobilière, annonces peu pertinentes et pas toujours actualisées... En outre, 16 marchands sur 18 ont demandé à être payés -jusqu’à 450 euros à Paris- avant la remise des listes, ce qui est illégal.
Au nom de « pratiques commerciales trompeuses » et « encaissement anticipé », délits passibles d'emprisonnement et d'amende, l'UFC-Que Choisir a porté plainte contre 13 enseignes. « Les vendeurs de listes ne fournissent qu'un simple fichier d'informations sur des biens disponibles, correspondant à des critères limitatifs et approximatifs imposés par eux et extrêmement vagues. Non seulement ils n'apportent aucune garantie à la conclusion effective d'un bail à la différence d'une agence immobilière mandatée, mais ils se défaussent de leur obligation réelle et légale qui est de fournir exclusivement des biens correspondant aux desiderata du client » explique l'association.
On recense en France une centaine de marchands de listes, réunis pour la plupart au sein de réseaux concentrés. L’UFC a saisi la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) et a contacté les ministères du Logement et de la Consommation pour que cette activité soit plus encadrée par la loi.
Source : AFP
Crédit photo : AFP
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